Je spoil (et je vais pas mettre un masque à chaque ligne) donc évitez d'entrer en mode Kylo Ren le rageux, déjà si vous avez pas vu le film vous ne pouvez pas encore comprendre de quoi je parle...


Le coté lumineux


C’était déjà une veille idée qui fut envisagée un temps par Lucas himself pour le premier Star Wars en 1977…
Belle et charismatique au possible, Daisy Ridley était de loin ma plus grosse attente concernant ce nouveau Star Wars depuis l’instant où j’ai compris que Disney et Lucasfilm voulait s’inscrire dans l’ère du temps en nous proposant une jeune héroïne, et par héroïne, j’entends un personnage féminin qui incarne des valeurs héroïques à l’écran. Déçu par tout ce qui s’est fait dans le genre depuis quelques années (les Hunger Games entre autre), sur ce point j’ai été comblé au-delà de mes espérances !
Le parcours initiatique de Rey la survivante (fait d’un refus puis d’une acceptation) s’inscrit dans une grande tradition chevaleresque et mythologique au travers de son pouvoir caché et de l’objet mythique et mystique du film.


Le sabre laser de Luke Skywalker. La scène dans les tréfonds de la taverne où l’on entend les voix des padawans tués par Anakin puis où elle a des visions du passé et du futur m’a complètement emballée. Celle plus tard où elle accepte son héritage en s’emparant du sabre m’a fait vibré émotionnellement comme rarement depuis la trilogie originale.


Le personnage de Rey au travers du mystère de ses origines et de son pouvoir incarne le très gros point fort du film.


L’autre gros point fort c’est le personnage de Kylo Ren qui joue un méchant atypique, tour à tour touchant puis détestable. Il incarne une sorte d’ado frustré, tiraillé, et en colère, souvent moqué puis humilié, écrasé par le poids de figures familiales qu’il n’arrive pas à égaler et dont les pires actes pour tenter d'exister et de s'imposer sont des actes de cruauté et de lâcheté totale. Une thématique et un développement du personnage qui s’inscrivent eux aussi dans l’ère du temps…


Son acte de lâcheté et de cruauté suprême est celui où il tue son père contrebalancé quelques minutes plus tard par son humiliation finale face à Rey, l’une des grandes jouissances que me procure le film !


Et sinon l’humour est bien présent et les meilleurs moments sont ceux concernant Kylo Ren justement avec ces pétages de câble d’ado rageur et ces remarques désobligeantes sur son masque ! Tout le monde se fout de sa gueule j’vous dit !


Sinon y’a aussi le plaisir de retrouver les anciens, Harrison Ford en tête avec son charisme légendaire, Carrie Fisher tout en retenue dans ses émotions est touchante. Coté nouveaux venus, les personnages de Poe et Finn sont vraiment sympas, BB-8 est mignon.


La musique du vieux John : c’était pourtant à la première vision du film ma plus grosse déception. Et pas mal de critiques allaient dans le sens que le bonhomme était peu inspiré. On retrouve en effet très peu des musiques qui donnaient un souffle épique et héroïque aux autres opus. A la deuxième vision j’ai pourtant trouvé que ce parti pris (volontaire ou involontaire) était finalement plutôt pas mal, conférant au film un climat d’usure et de désenchantement dans une guerre stellaire où l’héroïsme et l’espoir aurait disparu (l’ère du temps encore…) Car justement les vieux thèmes resurgissent comme si le vieux était soudain prit d’un sursaut, au travers de Rey et de l’acceptation de son héritage, et finalement renforce ce sentiment d’espoir et d’héroïsme perdu puis retrouvé…


Le côté obscur.


Pas vraiment fan de J.J. Abrams, j’avais pourtant trouvé ces Star Trek plutôt réussi, à croire que le monsieur en geek assumé est meilleur pour ressuscité certaines franchises qu’en créateur de « nouveaux » concepts et calque surtout sa mise en scène sur celui de ces modèles (Lucas, Spielberg) plutôt que d’imposer une réalisation et une vision personnelle.
Sur certains pans du scénario J.J. s’est beaucoup inspiré d’un Nouvel Espoir, ça me dérange absolument pas, mais je trouve que l’infiltration dans la grosse base des méchants et la bataille finale sont un peu faciles et vite expédiées et manque de tension par rapport au modèle original. La grosse scène dramatique du film est également un peu téléphonée (je l’ai vu arriver de très loin) malgré l’émotion certaine qu’elle procure… Ces deux points, plus quelques ellipses faciles m’ont un peu agacé sur le coup mais s’atténuent à la deuxième vision.


Les seconds rôles chez les méchants auraient nécessité un peu plus de caractérisation, notamment le capitain « Cylon » Phasma. Était-ce aussi bien nécessaire de créer le méchant suprême en numérique ? Ça aurait eu plus de gueule avec un bon maquillage.


Au niveau artistique, certaines planètes auraient pu bénéficier d’un peu plus de travail dans leur création, j’aurais aimé voir des trucs un peu plus exotiques du niveau d’une Dagobah ou Cité des Nuages par exemple…


L’union fait la force.


J.J. a pourtant réussi son pari de me faire aimer son Star Wars. Entourée d’un casting vraiment convaincant avec Daisy Ridley, Adam Driver, et Harrison Ford en tête et épaulé par Lawrence Kasdan notamment sur le script, il livre un parcours initiatique réussit de deux personnages opposés.
Après cette entrée prometteuse, le plat de résistance promet d’être encore meilleur avec un Rian Johnson aux commandes…

Altharil
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le 17 déc. 2015

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Altharil

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