C'est le vide dans les galaxies lointaines, très lointaines

Le réveil de la Force, amorçait une autre histoire, quitte à plagier Un nouvel espoir, et ça aurait pu bien partir. Cependant, on se retrouve avec cette suite, qui souffre de très grosses faiblesses, malgré un marketing omniprésent sur son aspect soit disant plus sombre, mature et drôle. Que nenni, on se retrouve encore devant un produit filmique formaté de toute part au lieu d'un film qui assume beaucoup plus et part beaucoup plus loin. Je dirai que ce film tente de faire croire qu'il est couillu, mais en réalité pas assez, le seul truc couillu de cette nouvelle trilogie est la mort de Han Solo dans l'épisode précédent, et encore Ford insistait depuis trente-cinq ans pour que son personnage crève.


L'épisode précédent partait sur une histoire simple (et surtout déjà-vu) qui manquait de précisions sur de nombreux points: qu'a foutu la république pendant trente ans ? D'où vient le Premier Ordre ? Qui sont les Chevaliers de Ren ? Les Jedi de Luke ? Qu'ont fait Han et chique-tabac ? Qui est et d'où vient Rey ? Combien font six fois sept ? Bref, beaucoup de questions auxquelles ne répond pas ce nouvel opus. On suppose juste que les Chevaliers de Ren sont la bande de wesh mené par Ben Solo (qui ressemble à Serge Gainsbourg quand même) dans l'école de Luke qui a zigouillé tout le monde, et que Rey est juste une rom qui ramasse de la ferraille comme ses parents.


Alors, la narration du film se fait à l'instar de L'Empire contre attaque, on saute de personnage en personnage, dans des lieux différents, avec les fameux effets de diaporama OppenOffice. Où Rey remplace Luke, Finn et Rose remplace Han et Leïa, et Kylo Ren remplace Vador. D'ailleurs des arcs narratifs sont plus ou moins intéressant, je pense à celui de Finn et Rose (cette dernière remplit le cota ethnique, on avait une fille, un noir, un hispanique et un roux, et maintenant une asiatique). Aussi avec cette petite morale un peu vegan/anti-corrida sur la planète du casino et le personnage de Rose en elle même qui ne sert à rien. Aussi assez marrant de voir que les méchants sont les vilains homme blancs cisgenres hétérosexuels, turbordiesiel et tout le toutim. Aussi l'histoire de la soeur qui meurt héroïquement dans son vaisseau ? Mais comment tu veux être impliqué émotionnellement dans une personnage dont on a rien à s'couer ? Y a vraiment que les américains pour en faire des tonnes comme ça sur des drames misérables.
D'ailleurs les similitudes avec l'épisode 5 ne s'arrêtent pas là, les scènes de fin sur la planète de sel (et pas de glace pour soit disant éviter des redites comme l'épisode VII), l'attaque direct de Rey en plein dans la gueule du loup, son retour pour aider ses amis tel Luke dans le V, et même le décès de Luke lui-même tel Yoda dans Le Retour du Jedi. Bon, la redite n'est pas aussi évidente que chez son aîné, mais le spectateur un peu averti remarquera cela sans problème.


Le seul personnage qui présentait un quelconque intérêt dans le dernier film était Kylo Ren, qui ici poursuit son auto-torture psychologique sur le fait d'être un gentil, ou un méchant. C'est pas mal fichu au début du film, mais arrivé à sa connexion avec Rey ça prend une dimension tout autre, c'est plutôt pas mal, mais je pense que son exploitation aurait pu aller plus loin, pour essayer de montrer une relation plus ambiguë, pour que les deux essayent de s'attirer plus intensément l'un vers l'autre, voir même essayer de lancer une relation vraiment plus forte, quitte même à les laisser s'isoler dans leur mondes, leur folie. Puis, Ben Solo devient juste méchant très méchant et énervé, et c'est dommage parce que c'est désuet. En revanche, son ying, le personnage de Rey qui est encore et toujours un Mary Sue qui déglingue des méchants à coups de sabre et soulève des rocher OKLM et sans entraînement. Personnage très plat, qui a un côté très lisse, un peu comme Superman. Alors oui, le grand méchant donne son explication foireuse sur le fait que la gentille soit trop forte (outre le fait que ça fasse mouiller les fémens, manque plus qu'elle soit lesbienne et qu'elle se teigne les cheveux en bleu), et on sent que c'est là juste pour calmer ceux qui râlaient, et ça sonne très artificiel. D'ailleurs le soit disant méchant, Snoke, qui se révèle simplement être un empereur bis, expédié très rapidement après trois scènes, du gâchis. En revanche, chez les méchants on retiendra le personnage de Domhnall Gleeson qui avec un certain sur-jeu livre un ersatz grossier d'un certain chancelier allemand, et du stormtrooper chromé qui est là pour vendre des figurines. En parlant de figurines, les Porgs ne sont là que pour ça. A la limite les Ewoks aidaient les héros dans le VI, mais là c'est juste pour que le père noël apporte des peluche au gosse.


En tout cas j'ai trouvé que pour son ultime métrage, Carrie Fisher livrait une interprétation plutôt classe, malgré un passage un peu ridicule dans l'espace. D'ailleurs de ridicule n'est plus chez Finn, qui passe outre le cliché du noir pataud qui fait des blagues, et devient un personnage un peu candide, héros de circonstance. En reste le personnage d'Oscar Isaac, qui est toujours aussi cool, et tête brûlée, mais le film tente tout de même de déconstruire ce cliché en montrant que ce genre de héros peu échoué, etc. Quand à Luke, c'est typiquement le vieux maître grincheux qui refuse d'entraîner la fille. Un peu comme Brom dans Eragon ou Achilles dans AC3. Mais pourquoi ils en font des caisses avec son refus alors qu'on voit dans la bande annonce qu'il l'entraîne ? Faut arrêter de faire ces trucs-là, on perd un temps fou pour rien, mise-à-part le micro moment où Hamill balance le sabre en mode bat les couilles et le passage avec la feuilles, seules moments drôles du film d'ailleurs. Je note aussi que beaucoup de critiques encensent ce métrage pour son humour, qui est en fait poussif, j'étais dans une salle et on sentait les pauvres gens peu nourris intellectuellement qui venait faire leur cotas de divertissement pour passer outre leur vie de merde, alors oui on force le rire sur des trucs pas drôle pour bien profiter des 8 euros que nous coûtent ce tarif plein dans un gros cinéma, et puis on applaudit à la fin pour appuyer son contentement face à la médiocrité, comme remerciement au capitalisme de nous occuper loin de notre vie médiocre. Et puis quand Snoke se fout de la gueule de Kylo, j'ai transposé ça à Disney s'adressant aux spectateurs.


"Tu n'es qu'un enfant qui porte un masque ridicule"


Ce film ne raconte rien, Hamill met tout le film à bouger son cul, la course poursuite entre croiseur prend beaucoup trop de place pour aboutir sur une bataille de Hoth 2.0. La quête d'un craqueur de code de Finn est inintéressante, très artificiel et surtout très proche d'un dessin animé Disney. D'ailleurs Laura Dern et Del Toro viennent pour payer leurs impôts. Le seul passage vraiment intéressant est celui dans la salle du trône de Snoke (qui est elle même repompé sur celle du VI). Honnêtement je ne savais pas à quoi m'attendre et c'est vrai que sa mort est assez surprenante, mais ça ne suffit pas à faire vivre un scénario, et puis c'est une façon trop abrupt de résoudre une péripétie, j'ai l'impression que ce personnage les gênaient, alors hop il le vire comme une merde, malgré une belle interprétation d'Andy Serkis, j'ajoute aussi que Driver livre bien son personnage, qui devient moins ridicule. Daisy Ridley (je suis amoureux je crois) prend du galon en terme de jeu dans cet épisode, et Mark Hamill n'a jamais rendu Luke Skywalker aussi classe, bien qu'on le sente un peu en roue libre, mais une roue qui file droit.
Ensuite, j'ajouterai que l'histoire du film est assez hasardeuse, on dirait que les scénaristes ne savaient pas où ils allaient, qu'ils ont écrit un peu comme Kishimoto, comme ils le sentaient. Aussi je reprocherai à ce film d'être trop sage, les mecs ont les moyens de faire des trucs de fous, mais on dirait que les studios leur serrent les vis pour rester dans un truc très sage et convenu. J'ai aussi la drôle impression que ce film cache son intention d'être comme une bande annonce de l'épisode suivant, à l'instar du VII, et c'est du foutage de gueule.


Apparemment John Williams a perdu toute inspiration, du à l'âge peut-être ?


Ah et le fantôme de Yoda, c'est moi où sur son premier plan il est dégueulasse ?


Aussi, ces trois derniers films Star Wars font se réévaluer la prélogie de Lucas qui en comparaison est beaucoup plus intéressante dans son fond que la mélasse de Disney. Et récemment j'ai beaucoup apprécie Thor : Ragnarok qui plus jusqu'au boutiste (mais plutôt sage) que ce film, mais un nanar avec The Rock qui fait le con dedans m'enchante plus, c'est pour dire...


RIP Chewbacca, R2 et C-3PO qui reposent dans les limbes des personnages inutiles, j'vous aimais bien.

Muig
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le 13 déc. 2017

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