Pour ceux qui aiment les années 80, petit lien musical.


Ce last Jedi, c'est un peu le dindon de la force, si on peut me pardonner l'expression. Note, jeune lecteur fougueux, que j'ai mariné ce texte pendant un mois, que j'ai décanté mon avis dans les meilleures cuvées de bières en compagnie des plus grands star-warsologues mais aussi des p'tites gens lambda comme toi, afin de me faire une opinion aussi neutre que possible.
Résultat, plusieurs mois après, le souvenir reste aussi frais dans mon esprit. Souvenir d'une cuisante déception là où votre serviteur n'attendait que dalle. Souvenir de m'être fait presque autant chier que dans une queue à la sécu un mercredi avant midi. Je dis presque parce qu'à la sécu, parfois, un événement vient me tirer de ma léthargie.


Allez, trêve de mauvais esprit, avant de passer par la case avis, je vais vous résumer ce que j'ai retenu de ce film, avant de me replonger dans mes notes pour refixer un peu le canevas de cette critique. L'histoire est donc celle d'un Luc vieillissant et veule qui voit surgir dans sa vie une donzelle qui était vachement forte dans le Star Wars 7 de Jay Jay Abrams mais qui curieusement est assez nulle maintenant. Genre nulos. Petite blague à la Marvel, Luc jette le sabre - comme le réalisateur jette les acquis du précédent opus, ahaaaa, subtil Bill - et boude Rey qui se retrouve gros Jean comme devant, coincé avec Chewbie et random créature merchandising sur la planète Islande. Pendant ce temps l'amiral random perruque violette je sais pas quoi participe à la bataille spatiale la plus ennuyeuse de l'univers et en backstage Finn avec l'aval de Poe (le sympathique Oscar Isaac, le seul qui tire son épingle du jeu ... avec Fat Mark Hamill, qui se dépasse malgré la nullité de son personnage ) décide de se précipiter sur random planète numéro 80 pour aller chercher un pro du hacking pour que la flotte des gentils puisse échapper à la flotte des méchants. Méchants qui bombardent la flotte alliée en les suivant parce que ceux-ci se maintiennent à distance de leur gros canons. Déjà là, t'as une incohérence, puisque les méchant nazillons de l'empire y z'ont un traceur sur la flotte alliée, ils ont qu'à ralentir, faire marche arrière, attendre que les autres avancent et hop, pan, gros canon dans leur face. Après j'suis pas stratège, mais bon ...


Bref, après moult incohérences scénaristiques, facilités et retournement Disney que même la reine des neige c'est plus mature, Leïa se sort de l'espace grâce à la force - pourquoi mourir quand la force nous permet de survivre dans l'espace et de nous mouvoir en flottant, même inconscient - tandis que son fiston communique télépathiquement avec Rey coincé en Islande qui s'amuse elle à se regarder dans une glace au fond d'un trou noir (symbolique du côté soooooombre, 'tain !).
J'adore Adam Driver dans Paterson, mais franchement il ne colle pas du tout au rôle. Enfin, bref, pour finir et après avoir croisé un gamin qui maîtrise la force sur un balai (Harry ?) et après avoir rencontré Benicio sous coke, Finn poursuit son aventure avec random chinoise/sex-interest en allant dans la flotte ennemie pour infiltrer le tout accompagné par un robot cheaté. Manque de bol, trahison et combats contre Brienne de Torth (le meilleur combat du film, sûrement) sans intérêt pendant que Snoke AkA le grand méchant se fait latter comme un boloss dans une autre salle par Rey et Jean Sarkozy qui se sont alliés après que Luke ait croisé Yoda devenu un dieu de la force. Ils ont un peu repris le design des premiers, par ailleurs, pas sans me déplaire. Par contre, Yoda il a une tendance à l'autodafé, pas cool.


Bon, là ça devient confus, mais rassure toi, ça va l'être plus encore. Donc Snoke meurt comme un caca par un sabre venu de l'arrière, Lei... Rey, pardon, décide de ne pas s'allier avec Jean Sarkozy sous prétexte qu'il est vraiment très méchant et qu'il peut pas être ramener vers la lumière même si en vrai c'est quand même pas de sa faute parce que Luc voulait le tuer. Bataille nullos, bataille nullos, planète de glace avec des effets rouge sous la glace pour faire stylé, Luc arrive dans la base des gentils résistants face aux trois pelos de l'armée de l'Empire (sérieusement, elle fait pas pitié la """"grande armée"""").
Bataille entre Luc et toute l'armée, petite vanne qui désamorce le tout, baston nulle puisqu'en fait Luc est un hologramme, Rey soulève des cailloux, Leia est toujours en vie mais en 3d parce que la vraie actrice est dead. Fin.


Boooon, c'est comme ça dans ma tête, te dire. Le premier reproche à faire à ce film est l'absence complète et totale de souffle épique, parce que si tu veux des frissons et mouiller ta culotte sur du combat totalement foldingue, retourne voir le seigneur des anneaux, épisode deux (sérieusement, le siège de la planète de glace ça ne vous a pas fait penser à ça ?). Ici même les thèmes musicaux ne vous transporteront pas et passé la première scène de bataille spatiale, rien d'épique à se mettre sous la dent. Rien que des petites blagues pour te désamorcer toute tentative d'action un tant soit peu sérieuse, que des petits trucs faussement coolos mais juste profondément ennuyeux.


Secondo, l'absence affreusement frustrante de liant, de liens entre les scènes et les histoires. Outre le passage Finn/Random Chinoise absolument inutile au possible il est dur pour le spectateur de trouver une consistance dans cette histoire. Simple enchaînement de scènes supposées faire bander l'adolescent en nous, la chose ne m'a même pas émoustillé (je me suis barré avant la fin, te dire). Entre le casino, les courses de poneys/lévriers, les cailloux lévitant, la planète ocre pour faire de belles trainées, le suicide stylisé de l'amiral... nul liant, nul temps de bâtir une histoire, d'amener de l'attachement pour les personnages alors que le film est LOOOOOOOOOOOOOONG. Mais long pour rien, rien que du dialogue verbeux et creux, rien que des scènes d'action sans envergures.
Puis niveau mise en scène, on ne pourra même pas se mettre sous la dent de belles scènes comme dans le premier de cette trilogie, qui avait au moins ce mérite. Même la mise en scène de l'affrontement de Rey et Sarkozy contre les troopers d'élite le tout dans un cadre rouge, c'est kitsh et foireux, et ça doit être le meilleur plan du film, tout le reste c'est plat et sans audace.


Tertio : les incohérences. Pourquoi si un attentat suicide suffit à tuer une flotte ne pas en faire une stratégie globale ? Pourquoi la force permet de respirer dans l'espace ? Pourquoi créer un hologramme vous fait disparaître sans effusion de sang (pg 6, non ?). Pourquoi ne faire de Rey qu'une fichue princesse Disney ? Pourquoi un carambolage entre deux vaisseaux rouillés lancés à pleine vitesse ne tue pas les deux protagonistes d'une romance forcée et gerbatoire (je néologise, tiens !).


En bref, mon brave lecteur, la soupe 3d qui nous est servie est coûteuse, mais imbuvable, imbitable. Star Wars ne grandit pas avec ses spectateurs, la franchise reste passive et mollassonne dans le sept tandis que dans ce huitième opus le réal' détruit toutes les pistes proposées sans qu'on ne sente une nouvelle idée intéressante, même pas l'ombre d'un p'tit bout d'idée.


En fait le 9, où ira-t-il ?


Te dire, j'ai trouvé plus d'audace dans le scénario de SWTOR (regarde les cinématiques, ça fait un meilleur Star Wars). À la fin de cet épisode on ne se sent même pas l'envie d'aller voir le suivant, on se sent emmerdé, collé dans un film pour enfant là où on aurait aimé un virage adulte. La prélogie était naze niveau dialogue mais au moins elle tentait, là on est sur du rien, du vide.


Et moi le vide, ça m'angoisse ... ça m'angoisse au point de me faire sortir du film au bout de cinq minutes, d'être insupportable pendant toute une séance et de sortir avant la fin bien soulé.


PS : Le saviez-vous ? Ils ont tué l'amiral Ackbar en scred. Genre, comme ça... J'étais un peu triste, j'aurais bien voulu que comme Leïa il sache voler dans le vide intersidéral.
Petit alien partit trop tôt. #evanescence

Petitbarbu
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le 8 mars 2018

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Petitbarbu

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