Le dernier Jedi est mort ! Vive Star Wars ?

Après J.J Abrams, c'est autour de Rian Johnson de prendre les rênes de l'épisode 8 de la saga intergalactique. Force est de constater que le réalisateur a beaucoup plus d'idées pour Star Wars - Les Derniers Jedi que son prédécesseur sur Le Réveil de la Force : mise en scène habile, scénario qui ne reprend pas les éléments d'autres épisodes, dépoussiérage du mythe... Dommage que le film souffre d'une durée incroyablement longue et d'un humour tombant souvent à plat...
Pendant que la troupe rebelle tente de s'échapper au Premier Ordre, Finn (John Boyega) est en mission secrète pour infiltrer le vaisseau de Snoke (Andy Serkis) tandis que Rey (Daisy Ridley) cherche à convaincre Luke Skywalker (Mark Hamill) de lui apprendre les rouages de la Force...
Après le désastreux Réveil de la Force qui inaugurait la nouvelle trilogie Star Wars, on attendait avec impatience cet épisode 8 afin de voir si la saga se dirigeait droit dans le mur, à la vitesse de la lumière, ou si elle optait pour un changement de direction bénéfique. Pari presque réussi pour Rian Johnson qui, avec Les Derniers Jedi, livre un opus de bonne facture.
Difficile de parler de chef d'oeuvre tant Les Derniers Jedi souffre de défauts récurrents propres aux blockbusters de ces dernières années. Certes, c'est une agréable surprise de voir que Rian Johnson a évité de recycler (s'inspirer ?) les péripéties marquantes des anciens épisodes mais est-ce raisonnable de plonger le spectateur dans une galaxie très lointaine pendant 2h35? Si le scénario est original, il ne mérite pas une telle durée. La poursuite entre le Premier ordre et le croiseur rebelle devient rapidement redondante, l'apprentissage de Rey par Luke Skywalker est d'une telle intensité que l'on lutte pour ne pas roupiller. Le tout est enrobé d'un humour que ne renierait pas Mel Brooks ou les frères Zucker. Hélas, la grande majorité des blagues tombent à plat (le fer à repasser filmé tel un vaisseau spatial !!). Sans oublier les innombrables placements marketings qui donnent envie de passer définitivement du côté obscur de la force (merci au Porg, cet animal trop trop mignon qui permettra à Disney de vendre son quota de peluches).

Un nouvel espoir ?

Mais là où Les Derniers Jedi arrivent à convaincre, c'est bien dans son dépoussiérage du mythe et sa volonté de renouveau. Rian Johnson n'hésite pas à toucher à la légende Luke Skywalker, ce qui n'a pas forcément plu à son interprète Mark Hamill et à une grande majorité de fans. Ce huitième épisode dit adieu à l'inébranlable optimisme du maître Jedi. Vivant reclus suite à une de ses défaillances, Luke a perdu la foi et abandonné la Force. Son combat final face à Kylo Ren lui apportera une forme de rédemption mais en chamboulant l'édifice Star Wars, immuable depuis 40 ans. Les sabres lasers s'illumineront de moins en moins, l'ordre Jedi ne sera plus ou alors sous une forme différente, instaurée par Rey. Le côté obscur et lumineux de la force ne seront plus si diamétralement opposés, créant alors une zone grise où seuls les actes compteront. Un choix moins manichéen illustré par le lien entre Rey et Ben Solo qui s'attirent plus qu'ils ne se repoussent. Quant aux rebelles, l'héroïsme n'est plus de mise et, parfois, partir en retraite vaudra mieux qu'une grande victoire.
Beaucoup mieux réussi que Le Réveil de la Force, Star Wars - Les Derniers Jedi rebâtit une nouvelle mythologie sur des fondations vieilles de 40 ans. Un choix qui apporte un brin d'optimisme quant à l'avenir de la saga. Hélas, Rian Johnson n'arrive pas à placer cet opus à un niveau sidéral. La faute à un humour omniprésent et à côté de la plaque, à ce placement marketing excessivement énervant mais surtout à sa durée trop longue qui empêche toute extase.