Après un Episode VII sympathique mais se reposant bien trop sur ses lauriers, Rian Johnson décide de balayer l'excès de prudence instauré par J.J Abrams en proposant un film unique au sein de la saga qui divisera les spectateurs pour la meilleure des raisons : sa différence.


Il est rafraîchissant d'assister à la sortie d'un Star Wars aussi politiquement et thématiquement engagé. Une profondeur que je constate déroutante pour le spectateur lambda nourri aux films
de divertissement nobrainer.
Cette intention de proposer de la profondeur pose racine jusque dans la réalisation se révélant bien plus subtile qu'auparavant, quand elle n'est pas d'une certaine maladresse évidente...



La démystification du Héros moderne



Les messages écologistes et anti-capitalistes véhiculés par le biais de passages à part entiers sont les bienvenus et ne sont dépassés que par une autre intention autrement plus louable qui s'agit d'aller jusqu'à remettre en question un des codes piliers des grands récits de l'Histoire : le statut du héros. The Last Jedi émet par le biais de l'arc des personnages Poe Dameron et Luke Skywalker une vraie critique du héros moderne qu'on glorifie sans trop tenir compte des pertes physiques et matérielles qu'ils se traînent derrière pour accomplir parfois une unique bonne action, souvent apparent à un des moments phare du long-métrage abusant une fois de plus de ce trope.


Il est je pense important de mettre de côté son orgueil et sa certitude absolue que les codes de la franchise nous appartiennent, il est triste de devoir rappeler que le pouvoir créatif n'appartient PAS au spectateur qui n'a aucune légitimité dans la diction des règles de l'univers présenté à l'écran. Une fois qu'on comprend ce simple fait, l'appréciation du film devient bien plus aisé.


Il est juste malheureux de constater que l'Episode VIII s'affranchit totalement des enjeux de VII jusqu'à bypasser le développement de personnages majeurs comme un certain Snoke, se réservant même le luxe de relayer au second plan le personnage nous ayant initialement été présenté comme étant le protagoniste de la trilogie.


Que dire aussi de la bande son, très loin d'être à la hauteur de l'action à l'écran, John Williams est clairement en auto-pilote.


Et voilà où se situe le message principal de l'histoire. La force est partout, en tout le monde et en toute chose. Il n'y a pas de héros ni de méchant, le manichéisme est ici totalement abandonné, tranchant avec la dualité dure que le combat Jedi vs Sith mettait en scène jusqu'ici.

CanKrum
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le 9 mai 2018

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CanKrum

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