Sorti il y a près d’un an Outre-Atlantique, Starbuck (rien à voir avec le café) fait partie des comédies "petits plaisirs", et un feel good movie particulièrement attachant, drôle et original.

Fils d’un boucher immigrant, fan de football, adulte qui semble refuser de grandir, David Wosniak a aussi quelques problèmes d’argent. Aussi, pendant plusieurs années, la clinique de dons du sperme à côté de chez lui était un bon moyen pour redresser le compte en banque lors des moments creux. Alors forcément, lorsqu’un représentant de la dite clinique frappe un jour à sa porte pour lui annoncer qu’en raison d’une très bonne qualité de son sperme et d’un problème logistique, il est le père de 533 enfants, la nouvelle peut avoir de quoi faire un choc. Il suffit donc d’une phrase dans un pitch, d’une réplique dans le film pour lancer sur orbite cette comédie sociale qui n’a rien à envier aux meilleures du genre.

Sous des airs un brin potaches, Starbuck n’est en rien une grosse poilade mais bien un regard et une réflexion amusés la relation parents-enfants. Une réflexion qui se présentera sous diverses formes et auprès de l’ensemble des personnages permettant de multiplier les points de vue pour le meilleur, rarement pour le pire. Depuis David face à la fameuse nouvelle et sa manière de l’appréhender ou face à l’annonce de la grossesse de sa vraie compagne en passant par son meilleur ami (accessoirement avocat) qui semble vivre la paternité difficilement, Starbuck aborde par ses multiples angles un sujet à la fois naturel mais pourtant fondamental dans la construction individuelle.

Co-scénarisé par Ken Scott et Martin Petit, le film déroule une narration relativement classique qui profite toujours aux personnages, ne cherchant jamais la blague facile mais plutôt l’humour de situation. A ce titre, même si David est clairement le plus présent, ses partenaires à l’écran ne sont pas en reste et bénéficient d’un vrai traitement leur permettant d’être des personnages profonds, attachants et essentiels dans la quête de David pour sa reconstruction. Par la suite, il se met à chercher à voir ses enfants et là commence la prise de conscience...

Malgré tout, on notera, et c’est très clairement le problème majeur, une baisse de régime assez net en milieu de parcours. Fort heureusement, comme s’il était conscient du soucis, le réalisateur Ken Scott redresse la barre assez vite pour amener son navire vers un finish que l’on sait couru d’avance mais que l’on attend telle une promesse implicite. Tout se termine évidemment bien mais ce n’est pas tellement cela qui compte. A vrai dire, le vrai bonheur du film c’est d’avoir réussi à maintenir une idée folle sans la pervertir ou tomber dans le racolage facile. Avec ses répliques qui fonctionnent à tous les coups, ses personnages que l’on apprécie dès leurs premières secondes et une narration efficace malgré quelques soucis de rythme, Starbuck est un vrai petit bonheur dont l’accent Québécois ne sera que la cerise supplémentaire sur un gros gâteau de bonne humeur.



Avec ce regard bienveillant sur la paternité et le fait de devenir enfin adulte, "Starbuck" avance solidement grâce à une bonne dose d'humour, une idée en béton, un scénario malin, des dialogues irrésistibles et une bande d'acteurs attachants..
karimbch87
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le 5 nov. 2012

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Karim

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