Starbuck par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Il arrive parfois dans une vie un événement incroyable qui nous renverse totalement, mais alors là! A l'âge de 42 ans, un brave homme bien tranquille apprend qu'il est le père de la bagatelle de 533 enfants après avoir durant deux ans offert régulièrement son sperme contre une bonne somme d'argent. La presse ne laisse pas passer l'occasion de publier cette "affaire d'éprouvettes" de David Wozniak portant le pseudonyme de "Starbuck" pour l'occasion. Un malheur ou un bonheur, appelez ça comme vous le voulez, n'arrivant jamais seul, sa charmante compagne Valérie lui annonce candidement qu'elle est enceinte. Vis à vis de la future maman, la révélation de David sur sa multiple paternité passe vraiment très mal...


Il est pénible de vouloir cacher à tous un tel secret car, passé la surprise de cette nouvelle à peine croyable, elle devient la principale préoccupation de David Wozniak. Autour de lui chacun ne parle de ce fameux "Starbuck" qu'en termes parfois moqueurs et souvent incisifs. Les médias se gargarisent de cette information. Et bien entendu sa compagne qui finit par recevoir la confession de David trouve la situation quelque peu gênante. Celui-ci est un homme resté avec un esprit un peu adolescent et, se rendant compte de la responsabilité qui lui incombe, il décide de rencontrer "secrètement" certains de ses 533 enfants. Son souci majeur devient alors de révéler publiquement qu'il est bien le géniteur exceptionnel le plus célèbre qui soit. Voici donc 533 gamins et gamines qui ont bien grandi et qui risquent d'être ravis de connaître enfin leur père.


Voici une comédie au sujet original relatant un fait semble t-il véridique pour laquelle Ken Scott eut quelques soucis lors de sa réalisation avec l'éditeur du roman de Guillaume Cochin: "Spermatofolie" dont s'est inspiré le cinéaste québécois. Je n'ai pas lu le livre et je vais donc juger, sans pouvoir comparer, cet instant prometteur d'un agréable moment. Je dois avouer que cette histoire tombe quelque peu à plat car le metteur en scène nous livre une œuvre très conventionnelle tel un plat manquant de saveur. Je m'attendais à une comédie un peu piquante et débridée avec des moments irrésistibles de fous rires vu la situation "intenable" de David Wozniak. Rien de tout cela: tout est bien sage et bien trop convenu. Ainsi le temps passe sans grande surprise pour déboucher sur un final gentillet beaucoup trop "attendu".
Les interprétations de Patrick Huard dans le rôle titre et de Julie LeBreton dans celui de Valérie sont sympathiques. Ils campent des personnages relativement attachants grâce à leurs compétences.


Je vais tout de même justifier ma note de 6 grâce aux toutes premières minutes du film qui sont l'un des rares moments de drôlerie mais aussi grâce au sujet surprenant offert sur un plateau par le romancier à Ken Scott qui n'a malheureusement pas su transformer l'essai.

Grard-Rocher
6
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le 23 avr. 2016

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