Starcrash, c'est le mètre-étalon de la repompe foireuse, du plantage maousse, de la dégringolade cinématographique dans les escaliers. Juste après la sortie de "La guerre des étoiles", des italiens se sont dit : "Y'a pas de raisons, on a fait du western spaghetti pendant des années et ça a bien marché, pourquoi on ne ferait pas de la SF spaghetti ? On va prendre quelques acteurs américains, et roule ma poule. En route pour Cinecittà, son fabuleux savoir-faire en matière de décors, de costumes, et de trucages"...
L'intrigue (expliquée avec un texte qui défile, mais sans la perspective, c'est quand même beaucoup moins classe) :
Le méchant Zarth Arn a mis au point une arme pour détruire les planètes et met au défi l'Empereur. Ça vous rappelle un truc ? Sans blagues... Le fils de l'empereur est parti voir, comme ça, un peu bêtement, et a disparu des radars. Du coup l'Empereur missionne la pilote Stella Star (Caroline Munro) et son navigateur Akton (Marjoe Gortner) pour retrouver son fils et détruire l'arme de Zarth Arn.
Les voilà donc partis, bras dessus bras dessous. Oui, parce que Akton doit être résolument gay. Pas une seule fois, en 1h30, il ne va tenter la moindre approche auprès de sa coéquipière. Pas de vanne salace, pas de sous-entendu, pas de situation équivoque... Il faut dire que Margoe Gortner n'a que deux expressions : l’impassibilité et une sorte de rictus de contentement tout à fait effrayant. D'ailleurs, je m'étonne qu'il n'ait pas eu le rôle du méchant (voir plus loin). Bref, Akton le navigateur ne sert à rien (il lit dans un globe en plastique et il joue avec un oscilloscope en surimpression).
Pour Caroline Munro, ex James Bond Girl, le principal atout ne réside pas dans son jeu d'actrice... Ce qu'a bien compris la costumière, n'importe quelle recherche d'image "caroline munro starcrash" devrait vous en convaincre.
Les costumes, parlons-en... Il y avait manifestement une grosse promo au rayon "tissus vinyle" de Cinecittà, et tout le monde en est affublé, des gentils au méchant. Ce dernier "bénéficie" d'une coiffure totalement improbable, mélange de gomina et de bouclettes. Dark Vador peut aller se rhabiller.
Je passe sur le robot à tête de b*te, C3PO du pauvre, sur les trucages visibles (le bâton qui tient les navettes lorsqu'elles se détachent du vaisseau-mère) et les plans dans l'espace à n'en plus finir, qui "meublent" facilement un dixième du film, et pendant lesquels il ne se passe rien. On voit des étoiles et des maquettes, c'est tout.
Je passe aussi sur les surimpressions qui font saigner les yeux. Comme pour tout bon nanar importé, sur le doublage atroce enfonce définitivement le film. Les comédiens de doublage viennent de terminer un Goldorak, ils découvrent le texte en même temps qu'ils le doublent. Non seulement les dialogues ne sont pas d'Audiard, mais ils sont joués au premier degré et avec un manque d'implication consternant... Ou réjouissant, c'est selon.
Star Crash, nanar reconnu, a bénéficié de plusieurs éditions en DVD. Il est très facile à trouver. Comme pour tous les nanars, plus on est nombreux devant l'écran, meilleur c'est.