L'espèce humaine est supérieure aux insectes. Ceux-ci sont dépourvus d'intelligence, d’ego, de science, d'art. Pourtant, les insectes parviennent à raser Buenos Aires en bombardant la Terre depuis une autre galaxie (ou Univers, peu importe). Pourtant, les insectes infligent aux hommes une défaite cuisante en milieu de film. Pourtant, les humains tombent dans tous les pièges qu'ils leur tendent. Pourtant, les frêles corps des humains se brisent à la moindre pression exercée par la lourde carcasse de leurs adversaires. Pourtant, les armes humaines peinent à venir à bout de leurs ennemis (combien de tireurs pour tuer un seul insecte!). Pourtant, les insectes savent aussi lire dans l'esprit des autres, et comme les humains, ressentent des émotions (la peur!). Pourtant, les humains pullulent comme les insectes! Ils font preuve, à l'égard des autres espèces, de la même barbarie que leurs ennemis (la scène finale des expérimentations sur le spécimen extra-terrestre fait écho à la scène de massacre d'une vache par un insecte; barbarie littéralement censurée à l'écran). Finalement, les humains ne sont pas si différents des insectes. C'est l'affrontement de deux espèces colonisatrices qui s'affrontent pour l'hégémonie universelle.
L'esthétique organique du réalisateur sert le malaise ambiant du scénario. Le personnage principal est d'abord un jeune qui désire s'engager dans l'armée afin de suivre son amie. Ce n'est pas par conditionnement, contrairement aux autres jeunes, qu'il s'engage. Il est en effet issu d'un milieu aisé. Les pratiques culturelles des milieux aisées diffèrent de celles des milieux populaires. Les messages télévisuels de propagande s'adressent à ces derniers. Comme le montre l'hostilité des parents vis-à-vis de l'engagement militaire de leur fils, les classes aisées ne sont pas conditionnées par ces messages. Ce n'est donc pas cette raison qui le pousse à s'engager. C'est parce qu'il ne partage pas les illusions de ses camarades (bien que, jeunesse oblige, il en partage l'enthousiasme), que l’œil du personnage principal remarque des signes qui lui suggèrent la réalité de ce que seront les combats, dans toute leur violence et conséquences probables: les personnages principaux sont campés par des acteurs au physique exceptionnellement avantageux, afin de rendre, par contraste, plus horrible l'idée du démembrement possible). Une fois les premiers combats et massacres passés, le héros est devenu une machine à tuer.
Peut-être suis-je tombé dans la sur-interprétation, voire la mauvaise interprétation.

Chatov
7
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le 3 oct. 2019

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Chatov

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