Un peu plus qu'un énième film sur l'adolescence...

Les films traitant de l'adolescence difficile sont assez nombreux, tout particulièrement dans le cinéma indépendant américain de ces dernières années. Curieusement, les premiers mois de l'année semblent d'ailleurs la période privilégiée pour l'arrivée de ces films en salles (en France en tout cas).

Citons notamment "Detachment" de Tony Kaye en 2012 ou "Le monde de Charlie" de Stephen Chbosky en 2013.

Si "States of Grace" est supérieur à ces films, c'est parce que Destin Crotton insuffle à son long métrage ce qui manque probablement à la plupart des films du genre : la sincérité.

Si les directeurs de casting trouvent en général de jeunes débutants assez bluffants, qui nous font croire sans peine à ces personnages à fleur de peau, il n'est pas si commun de trouver une véritable authenticité dans la démarche du réalisateur.

Avec Destin Crotton, c'est indéniablement le cas. Le réalisateur a lui-même travaillé dans un foyer d'accueil pour ados et s'est d'ailleurs interrogé sur la pertinence ou non de faire de ce film un documentaire. Le choix de la fiction s'est fait par simplicité technique.

Si le sujet n'a en soi pas grand chose d'original (une éducatrice est confrontée à son propre passé par l'arrivée d'une nouvelle pensionnaire), le film arrive à toucher grâce à cette sincérité. Il y a peu d'effets de mise en scène, aucune dramatisation à outrance...

Lorsque l'émotion surgit, c'est par surprise, comme lors de cette très belle scène où un jeune pensionnaire (l'excellent Keith Stanfield) rappe devant un éducateur pour lui présenter sa nouvelle composition, dans laquelle il exorcise tous ses traumatismes vis à vis de sa mère. Ou lorsque la nouvelle venue Jayden (Kaitlyn Dever) exprime les abus qu'elle subit par la métaphore d'un conte pour enfant.

La révélation Brie Larson (l’éducatrice Grace) illumine le film de sa présence toute en subtilités, tout comme son compagnon (dans le film) John Gallagher Jr.

Ce que l’on retiendra de « States of Grace », c’est surtout la façon dont est filmé le quotidien de ce foyer, où les moments de joie comme les moments de peine ne font qu’un et où les éducateurs doivent jongler avec ces émotions contradictoires. Les ruptures de ton sont bien présentes mais ne sont jamais accentuées, ce qui fait toute la crédibilité du film.


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YLS
7
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le 3 avr. 2014

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YLS

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