Il fallait bien un peu de Naomi Kawase en compétition cannoise pour faire monter la côte féminine du festival, beaucoup décriée ces dernières années. La réalisatrice japonaise s'impose, avec Jane Campion, comme une des seules réalisatrices habituées de la compétition officielle. Hormis ceux sélectionnés par le festival, aucun film de Naomi Kawase n'est distribué en France, c'est dire ô combien la réalisatrice survit à l'international grâce à Cannes. Still the water va-t-il enfin légitimer l'omniprésence de Kawase en compétition ?


L'affiche magnifique et les quelques belles images de la bande-annonce laissait augurer le meilleur. Ces jeunes ado qui nagent nus ou tout habillés au fond de l'océan, il y avait quelque chose de mystique et d'une très belle liberté qui ressortait de ces images. Malheureusement ce n'est qu'au bout des deux heures du film, à la quasi-fin, que l'on peut profiter de ces images au cinéma. Attente doublement déçue tant l'indifférence nous gagne après ces deux heures insipides.
Still the water raconte le quotidien des habitant d'une île chamanique du Japon où la nature est vénérée comme un Dieu. C'est aussi l'histoire de deux adolescents qui souhaitent découvrir le mystère de la mort, et de l'amour. Le film veut parler de tout à la fois, et ne fait qu'effleurer chaque sujet. Pour le côté mystique de la nature, Naomi Kawase fait du sous-Terrence Malick assez énervant, pensant qu'il suffit d'avoir un soleil rayonnant derrière un arbre pour avoir un plan plein de vie. Quant à l'histoire d'amour de ces deux adolescents, elle tombe à plat puisque l'héroïne ressent déjà le besoin de sexe dès le début du film, sans même savoir d'où cette envie a pu surgir, ce qui aurait pu être intéressant d'analyser. Et ce pauvre garçon de 14 ans qui se fait engueuler parce qu'il ne veut pas encore coucher... Bizarre.


On a simplement une impression de milles bons sentiments filmés sans réel point de vue ni enthousiasme. Naomi Kawase a voulu faire de beau plan, raconter une très belle histoire sur une très belle île. On ne rentre pas une seul seconde dans la film et on se contre-fiche des personnages pourtant joués par de grands acteurs. Seuls les quelques plans sous l'eau promettent un sursaut inespérée à cette réalisation fade et sans inspiration. On aurait préféré voir d'autre auteur féminine en compétition officielle, celles reléguée injustement dans les compétitions inférieures.
JimAriz
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le 18 oct. 2014

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