Dès les premiers plans j’ai eu très peur, puis j’y ai cru, le film fait illusion pendant un moment et devient plaisant, mais au final c’est non non non.
Le travail de Park Chan wook m’a toujours plu et intéressé, sa virtuosité assumée, son humour noir, son grotesque, et la dimension pathétique qui émane de chacun de ses films.
Mais là non. Je ne vois que l’effet chic choc, l’image ultra léchée, les plans ultra calibrés, mais ça ne mène pas loin. Dans cette relecture de l’Ombre d’un doute, PCW essaye d’hitchcockiser sa mise en scène, mais il en oublie l’essence. Et surtout il perd ce qui faisait le charme de son style à lui, le grand-guignol. C’est presque là par moments, lorsqu’il filme Kidman par exemple (on commence à la connaitre dans ce registre) mais ça ne déborde jamais vraiment.
Au lieu de ça, il adopte une mise en scène qu’il veut comme sensorielle (amplification des sons, ….) pour raconter l’avènement d’un corps et sa sexualité (un peu comme dans Amer en bien moins réussi) mais son récit baigne dans une dimension psychologique bas de plafond, accompagné d’images métaphoriques ultra lourdingues, comme on en voit bien trop souvent maintenant (la petite bête qui monte qui monte, l’immaculée fleur blanche éclaboussée de sang,…).
C’est vraiment pas bon.