Méconnu et échec cuisant à sa sortie, Strange Days est pourtant l'un des meilleurs films des années 90, et trouve allègrement sa place dans le top 10 des films de SF toutes années confondues. Un scenario de James Cameron, Kathryn Bigelow à la réalisation, rien que ça, il y a de quoi mettre l'eau à la bouche.
On peut difficilement résumer le synopsis tant il est complexe. Scénaristiquement, c'est presque un film choral, qui met tellement de sujets en jeu et si habilement que ce serait comme expliquer Terminator 2 à un inconditionnel de Rohmer. Tout ce que l'on peut dire du film, c'est qu'il est mis en scène avec une maestra contemporaine, porté par des acteurs aux rôles fouillés et relevé par un savoir faire technique indiscutable.
Un blockbuster comme on les aime, intelligent, intéressant et spectaculaire. Que ce soit les séquences en P.O.V. ou les scènes d'actions ultra-chorégraphiées, on ne peut que saluer la maîtrise d'autant plus qu'elle ne fait aucunement d'ombres à une intrigue dérangeante et on ne peut plus claire sans être exhaustive d'explications.
Strange Days aurait pu être une film de Science-Fiction quelconque aux dialogues démonstratifs, mais Bigelow prouve qu'elle est une femme de l'image, et démontre son propos par ses cadres et non par les répliques.
Le film peut pâtir d'une esthétique quelque peu Nineties, notamment de part sa photo et sa direction artistique. Mais point n'est de tenir rigueur à un film de ne savoir prédir les modes et couleurs du futur.
Strange Days est un chef-d'oeuvre en tout points, peut-être trop recherché pour avoir su séduire le public en son temps.