Su-ki-da
6.6
Su-ki-da

Film de Hiroshi Ishikawa (2006)

Su-ki-da est un film délicat. Typiquement le genre de film qu’on ne pourrait pas voir en occident tant il s’inscrit dans la coutume japonaise. Ici pas de dialogues inutiles. Tout est millimétré. Chaque prise de parole happe le spectateur tant elle se faire rare. Captivant.
Le film se divise en deux grandes parties. Une première qui se déroule dans l’adolescence de nos personnages et une autre 17 plus tard.

La première moitié fait froid dans le dos tant les personnages s’apparentent à des âmes errantes, obnubilées par un but unique, bercées par le son doucereux de quelques notes de guitare. Un vide ambiant où les sentiments se font écho dans une rage et un désespoir contenus. Insistant plus sur le mouvement que sur la parole. Sur ces regards perdus. Ces hésitations révélatrices.

Et c’est encore et toujours ces quelques notes de guitare qui feront le liant entre les deux parties. Comme un hymne rassembleur. À la vie, à la mort. À l’amour, aux remords. Hiroshi Ishikawa poursuit ainsi l’analyse de ses personnages. Il isole les moindres mouvements, occulte la moindre intention. Tout est passé au peigne fin. Tout en délicatesse. Dans une certaine noblesse propre à la culture japonaise.

Su-ki-da est une œuvre sur le non-dit, le questionnement de soi, le deuil également. Et malgré une baisse de rythme à mi-parcours le film reste marquant et surtout abouti. L’œuvre d’Hiroshi Ishikawa nous laisse dans un dernier murmure, alarme et complice : Su-ki-da.
Dodeo
7
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le 6 nov. 2012

Modifiée

le 6 nov. 2012

Critique lue 394 fois

8 j'aime

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