La subtilité selon Saint Snyder
Le constat est simple : matez le trailer, vous aurez vu toutes les meilleures scènes du film. Car NON Sucker Punch n'est pas un film d'action. Entre de longues scènes de dialogues pourris en slowmotion il y a effectivement quelques scènes de bastons qui oscillent entre le très sympa et le complétement kitchos.
Snyder nous refait le coup de l'inception : "un monde imaginaire dans un monde imaginaire". C'est aussi barbant que dans le film de Nolan.
La psychologie des personnages est traitée à la moissonneuse batteuse. Baby Doll est totalement mono expressive et on en a rien à faire que ses copines meurent (ni même que l'une d'entre elle s'en sorte). Alors ok c'est toujours sympa de mater de jolies nanas habillées en putes mais quitte à le faire autant regarder un porno. Là j'attends un peu plus niveau personnages et scenar.
Le manque de subtilité (et de jugeotte) de Snyder se voit dans le traitement du "premier imaginaire". Quel est l'intérêt de proposer un monde imaginaire aussi pourri (pire?) que la réalité asilaire? Pourquoi Baby Doll aurait elle besoin de s'imaginer danseuse/pute? Pour "s'échapper"? Bah non puisque tout ça elle le fait dans la vraie vie. Comme dans son "rêve" de pute danseuse elle vole une carte, un briquet, un couteau, fout le feu et aide une nana à s'évader. Tout pareil. Pourquoi l'imaginer ça? Pouuuuuuuuuuuuurquoi? Autant le deuxième niveau d'imaginaire a du sens (sublimer les taches à accomplir, se croire invincible pour avoir la force de le faire), autant le premier est totalement inutile. Snyder complexifie le film inutilement.
Sucker Punch est trop mou, pas assez subtil et son trailer est une escroquerie monstre. Restent quelques scènes d'action pas trop mauvaises, une jolie asiatique habillée en pilote et le "army of me" de Bjork.
Sucker Punch ça sucks un peu quand même...