Sucker, oui, mais Punch...
Après Dawn of The Dead, 300 et Watchmen (j'oublierai ici Le Royaume de Ga'Hoole...), Zack Snyder s'attaque à du lourd. Trop lourd pour lui, apparemment. Rêvant sa vie pour fuir la réalité et affronter ce qui l'attend, l'héroïne se plonge dans un double univers, un premier univers racoleur de gamines emo-gothiques version Camp Rock en bas-résilles et un deuxième fortement marqué de cultures manga, jeu vidéo et cinéma fantastique souvent de série B, imbriqué dans le premier à la Inception.. L'idée pourrait être séduisante pour un film d'action, et aurait éventuellement pu devenir, comme Kick Ass, un film marquant d'une génération.
Espérons que non, car dieu que c'est moche... A force de tartiner la pellicule à grands renforts d'images de synthèse à plusieurs millions de dollars, on finit par les vomir. Tout y passe, du décor le plus simple aux grands horizons bien faux, sans parler des ciels absolument affligeants d'amateurisme, même les jeux vidéos sont mieux réalisés de ce point de vue. A cela, il faudra rajouter une bonne dose de lissage photoshop de mauvais goût pour le grain des peaux des (vraies) actrices. L'ambiance visuelle est assez grossière et fortement stéréotypée, oscillant entre un dance-club allégé de Pigalle et un hôpital insalubre propre. Le niveau de crédibilité atteint donc difficilement la barre du passable, et on ne se laissera pas prendre par les chorégraphies des combats, dont les grosses ficelles de coordination apparaissent comme le nez au milieu de la figure. Et les actrices n'aident pas non plus à augmenter ce degré de crédibilité, car même avec de l'imagination, il est difficile de croire qu'elles jouent tant elles sont monofaciales.
Passé le plaisir éphémère de voir cinq jolies filles surmaquillées en culottes courtes et porte-jarretelles avec des fusils mitrailleurs plus gros qu'elles et des katanas longs comme deux fois leur tronc, il ne reste rien. L'esthétique des ennemis ne vaut pas grand-chose, exceptés les trois premiers bosses, très japonais et assez efficaces : les nazis-zombis sont masqués (supers maquillages donc) et se déplacent normalement, les 2 costumes de gobelins ont été rachetés aux costumières du Seigneur des Anneaux, les robots sont encore plus mal modélisés que dans I-Robot et l'autre ennemi apparaît 30 secondes et est complètement pompé sur un certain Magyar à Pointes. On regrettera que les "niveaux" soient si peu fouillés en termes d'ambiance et si courts, 80 % du temps étant consacré à des combats incessants dont le rythme est interrompu continuellement par des ralentis absolument inutiles.
Voilà pour la forme. Et pour le fond, il n'y a rien à dire, puisque rien n'est dit. Ah si, les dialogues sont complètement creux et visent clairement un public d'adolescentes post-pubères en mal d'amitié.
Merci Zack, tu repasseras une prochaine fois.