"Sucker Punch"...
Le titre était intéressant.
L'affiche du film était et est toujours alléchante.
Le synopsis semblait avoir du corps.
Le réalisateur était plutôt prometteur (eh oui, Zach Snyder c'est "300", "Watchmen", et aussi le remake "L'armée des morts", et "Le royaume de Ga'Hoole"... rien de bien transcendant, mais une petite patte intrigante).
Le résultat est pitoyable.
Il y a d'un côté les mâles qui regardent "Sucker Punch" parce que ça raconte l'histoire d'une bande de gonzesses canons qui échafaudent un plan pour s'évader de leur prison de bordel. De l'autre côté, il y a les pseudos-féministes qui regardent "Sucker Punch" parce que ça raconte l'histoire d'une bande de gonzesses canons qui échafaudent un plan pour s'évader de leur prison de bordel.
Le premier clan admirera la plastique des protagonistes, incarnant chacune un cliché différent (une blonde platine, une presqu'asiatique, une blackounette, une rouxette et la sage). Le film sera alors l'occasion pour ces mâles de fantasmer quelque peu sur ces hystériques belligérantes, rêvant de ce lupanar aux allures de paradis où tous les goûts sont admis.
Le clan des féministes imaginera une métaphore sous-jacente au film, mettant en exergue la libéralisation sexuelle de la Femme avec un grand F, pointant le doigt sur la violence que la susnommé a subi durant des décades et des décades. Ce long-métrage sera alors vécu comme l'apologie de la toute-puissance du vagin.
Le cinéphile remarquera la facilité avec laquelle Zack Snyder jongle avec les grosses ficelles et les tendances cinématographiques du moment ("Et si je faisais un cadrage bizarre là ?" ; "Allez on va ralentir cette scène comme ça ça fera un hommage à 'Matrix'", "Ouais mets des effets spéciaux partout ça marche bien ça"...) pour faire de son film à fort potentiel de la vulgaire pisse cinématographique. Dans la catégorie "Je fais un film où l'héroïne est emprisonné dans n'importe quoi et pour s'échapper elle s'imagine un monde parfait mais il n'y a aucun rapport avec Ilona", préférons à ce taudis de véritables œuvres ("Tideland" de Terry Gilliam en tête pour cette catégorie). Des effets spéciaux estampillés cinématiques de jeu vidéo, une réalisation bâclée et pompée sur les autres, un jeu d'acteur oscillant entre le géniale et le pittoresque, des filles sexys, un scénario sans fond : la recette du succès hollywoodien !