Rêves de poupées russes...
Ayant beaucoup apprécié 300 du même réalisateur, je suis allé voir ce film lors de sa sortie mi-convaincu mi-inquiet (j'avais en effet lu quelque part qu'il s'agissait d'une sorte de clip pour jeux vidéos).
D'entrée, l'atmosphère s'avère étrange, troublante. On retrouve là les couleurs saturées et la lumière particulière utilisée dans 300. J'aime beaucoup.
Très rapidement, le spectateur prend conscience que divers niveaux de réalité se mêlent et qu'il ne va pas forcément aller de soi de suivre la narration. Ce n'est pas que ce soit particulièrement difficile mais on peut se demander, à l'issue de la projection, jusqu'où va le rêve et où commence le réel.
J'apprécie ce type de scénarios qui mélangent les histoires parrallèles dans un maelstrom d'images (Matrix, Inception, Cloud Atlas...). En termes d'images, on est servi. L'influence du découpage manga est bien présente et dès la première scène de "rêve de danse", le combat contre les samouraïs géants, très "jeuvideoesque", m'a scotché dans mon siège. Sièges inspirés de la première guerre mondiale puis celui du château au dragon pour terminer avec celui du train futuriste s'enchainent avec virtuosité.
Le vieux sage qui conseille les jeunes filles de façon récurrente est un véritable hommage à David Carradine dans la série mythique des années 70.
Les personnages possèdent d'ailleurs tous des traits caricaturaux et l'obsénité de certains (le cuisto ou le gardien moustachu) exaltent par leurs attitudes le côté sordide des situations.
Enfin, la musique, entêtante, envoûtante, d'une lourde lenteur, accompagne la façon très particulière de filmer de Zack Snyder.
Au final, un film avec des belles images (il faut aimer le style !), de l'énergie, des musiques lourdement rythmées, un semblant de réflexion (c'est aussi un effet de style du réalisateur) dans lequel on se laisse emporter, bercé par la testostérone. On aimera ou on aimera pas, difficile de rester indifférent.