Chi va piano, va sano e va lontano
Vertigo, ou l'ancêtre du twist.
Incontestable réussite du metteur en scène Hitchcock, Vertigo est l'une de ses plus belles réussites, tant la technique est virtuose au point de s'effacer au profit de l'histoire, par des effets qui finalement souffrent peu du passage du temps, si l'on excepte les fonds verts bien entendu.
Un scénario aux petits oignons, interprété par des acteurs magistraux, qui ne démentent jamais le succès mérité de l'œuvre.
Une musique devenue mythique.
Finalement si je n'avais qu'une chose à reprocher à Vertigo, c'est ce léger flottement qui plombe un film pourtant bien construit et rythmé par ailleurs, quelque part sans doute entre le drame lui-même et l'après-procès.
La mise en place du "retournement" est délayée de façon assez inutile.
Tout le monde a compris, et finalement ça n'accomplit pas grand-chose à part faire passer James Stewart pour un niais, ce qu'on pardonne difficilement surtout quand on lui voue, comme moi, une très grande admiration.
Les amateurs retrouveront les grandes lignes chères au maître, ainsi en va du gentil machisme/cynisme qui n'est jamais aussi bien incarné que par Stewart, et comment le même héros va devoir recourir aux bienfaits du sexe dit "faible" lorsqu'il sera au fond du gouffre.
C'est cet impossible équilibre entre un meurtre, une enquête bref une intrigue très sordide et une trame amoureuse qui constitue l'incroyable force et l'universalité des films de Hitchcock, Vertigo n'y faisant pas exception bien loin de là.
Et puis zut, cocorico quoi.
Derrière tout cela il y a Boileau-Narcejac, je m'y attèlerai un de ces quatre.