-Revisionnage du Vertigo d'Hitchcock. Je change d'avis, je n'avais pas pu le voir la dernière fois, cette fois j'ai pu le voir en entier, cela dit, avec bien des difficultés, c'est peut-être le plus mauvais bon film d'Hitchcock, c'est beaucoup trop mou, beaucoup trop guimauve, beaucoup trop "beau", on s'ennuie beaucoup à plein de moments, donc ce n'est absolument pas un chef d'oeuvre, loin loin de là, c'est juste un bon film, un film correct, qui se laisse regarder (si on a du temps devant soi et si on est du genre très indulgent), car il y'a quand même une mise en scène valide, lente, qui prend le temps, soignée, emmerdante un peu mais tout compte fait efficace; ce n'est pas du travail d'escroc quoi, il y'a un rapport amoureux à la mise en scène qui est quand même charmant et qui l'emporte.
-C'est l'histoire d'un type qui tombe amoureux d'une femme nimbée de mystère, puis, qui se rend compte que cette femme n'était en fait pas mystérieuse pour un sou, et que c'était plutôt le mystère en lui-même qui le passionnait. En somme, c'est Albertine disparue version cinéma.
-C'est fou ce qu'on peut faire avec une pincée de mystère et deux trois brindilles, tandis que c'est fou ce qu'on ne peut plus rien faire avec de la réalité. Le naturalisme tue tout, et le mystère, même quand il est gros comme un éléphant comme dans ce Vertigo, arrive toujours à vivifier ce qui l'entoure. Ca fait réfléchir du coup, ce film est un bon support pour réfléchir à ce problème dans la vie et au cinéma, à cet éternel problème dans la vie et au cinéma.
-Je préfère quand même de loin les Hitchcock + tranchants/francs (Notorious, I confess, Dial M, La corde, Une femme disparaît, ect... ). Voilà d'ailleurs que j'ai une vive envie de tous me les refaire un par un, ah Hitchcock, ah ce beau gros diable à la joie de vivre absolument inébranlable, cet espèce de Renoir british, cessera-t-il un jour de m'étonner ? Je ne pense pas non.