7ème long-métrage du maitre du suspense Hitchcock pour ma part, autant dire que je commence à bien connaître le monsieur. Comme d’habitude, je ne suis pas déçu, le pitch simple mais accrocheur à première vue s’avère dans son déroulement être une fois de plus un polar bien ficelé riche en rebondissements.

Scottie, un détective à la retraite reprend du service pour un ami en prenant en filature la femme de celui-ci. Il est campé par un James Stewart élégant et charmeur, en costume cravate, chapeau sur la tête. La jeune femme est interprétée par l’envoutante Kim Novak, en tout cas assez envoutante pour rendre le beau James éperdument amoureux de sa personne.

La traque silencieuse commence rapidement, dans l’ombre, sur une mélodie douce et inquiétante fruit de la juteuse collaboration entre le réalisateur et le génie Hermann qui livre une énième composition de bon goût.

Côté décors, le spectateur est servi. Hitchcock nous fait voyager des rues pentues de San Francisco aux sequoias géants de Yosemite Park avec au passage quelques plans magnifiques comme celui de la silhouette de Kim Novak égrainant lentement dans le désespoir un bouquet de fleurs dans l’eau glaciale de la baie de San Francisco, avec en arrière-plan le majestueux et rouge vif Golden Gate.

Les scènes de cauchemars et les travelings pour simuler les effets de vertige sont également la preuve de la qualité technique du film et nous accompagnent pas à pas vers la deuxième partie de l’œuvre nous faisant entrer dans la vie d'un homme changé, tourmenté, coupable. Le thriller prend ainsi une dimension psychologique pour notre plus grand plaisir.

La conclusion est intelligente, quelque peu inattendue et intervient après une scène haletante dans un clocher d’une hauteur étroite et ténébreuse. Finalement pas aussi incontournable que ce que l’on m’en avait dit, « Sueurs froides » reste un grand classique du genre thriller et du cinéma en général.

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le 19 août 2013

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Deleuze

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