Catastrophic Squad

Grosse hype à l'annonce de ce film et grosse pression sur DC qui ne pouvait pas se rater après un Batman VS Superman médiocre (après un nouveau visionnage en version longue je le trouve pas si dégueu) mais qui aura rapporté une montagne de pognon ...
Pas de suspense, disons le tout de suite, c'est raté. Et bien raté. Ça fait longtemps que je n'attends plus rien d'exceptionnel de la masse de films de super-héros qui sortent chaque mois. Mais celui ci est clairement en dessous de tout, je ne trouve presque rien à sauver.

Suicide Squad, en gros, c'est une bande de bad guys (et girls) de l'univers DC Comics qu'on appelle pour sauver le monde quand Batou et ses potes sont trop occupés. Ca laissait espérer un film fun, plein d'humour noir et de violence décomplexée. Mais comme prévu, n'espérez plus la moindre prise de risque à notre époque de la part des studios.

Le principal problème du film est l'utilisation de son casting. Rapide présentation:

Deadshot (Will Smith) : N'étant pas un grand fan de Will Smith j'avais très peur. Au final il s'en sort bien avec un personnage aux motivations assez insipides mais fidèles au comics (le tueur à gage qui veut se ranger pour sa fille chérie blablabla), il est présenté comme le leader de la SS (...) , c'est ce qu'il fait, proprement, sans surprise ou déception.
Harley Quinn (Margot Robbie) : Ici aussi, rien à reprocher à l'interprète d'Harley, très bien choisie. La pauvre doit se débrouiller avec un personnage plus proche de la gamine hystérique et un peu excentrique que de la grosse tarée soumise au Joker qu'elle est censée être. Tellement de choses à dire sur le Joker qu'on y reviendra. On regrettera aussi que le réalisateur abuse trop des plans mini-short, au bout de la 50ème fois on a compris je pense ...
El Diablo (Jay Hernandez) : Il est latino, il porte un débardeur blanc, il était dans un gang, il a des tatouages de gros dur, il conduit un Low-Rider, il est dans el famoso quête de la rédemption après avoir perdu sa famille à cause de ses conneries. Accessoirement il crache du feu. Manque juste du Cypress Hill à chaque fois qu'il apparaît.
Captain Boomerang (Jai Courtney) : Un personnage assez drôle, j'avoue, malgré le peu de temps de présence à l'écran. Sinon il est australien et il a un boomerang. REALLY GUYS?
Killer Croc (Adewale Akinnuoye-Agbaje) : Le croco mutant de l'univers Batman. Voila, voila. Background très développé
L'enchanteresse (Cara Delevingne) : Cara Delevigne dans toute sa splendeur, sourcils en avant. Une actrice médiocre pour un personnage médiocre aux motivations d'une originalité folle (TUER TOUS LES HUMAINS ET RÉGNER SUR LA TERRE AGROUGROUM).

Autour de cette escouade de bras cassés on trouve d'autres personnages magnifiquement invisibles:

Le soldat (Joel Kinnaman), l'archétype parfait du soldat américain, copain de l'enchanteresse qui fera tout pour la libérer. Amanda Waller, la patronne tyrannique de la SS qui n'est en fait pas très gentille (Viola Davis). Mais ça on ne s'en rend compte qu'après 3 minutes de film au moins. Citons aussi Katana. Elle est japonais et elle se bat avec un katana. Comme c'est pas assez cliché on lui donne un background familial à base de yakuzas expédié en 2 minutes.
J'ai failli oublier le personnage le plus important du film. Le pilier de l'équipe. Je cite, le célèbre Korn. Ou Slipknot. Je ne sais plus. 2 minutes à l'écran, 2 phrases et il meurt. Tu nous manqueras.

Après tout ça on se dit que le film est mal barré. Mais tout le reste du est même niveau.
Le scénario est d'une débilité rarement vue, les twists ont de quoi faire fondre les cerveaux les plus résistants.
Amanda Waller décide, après la mort (?) de Superman, qu'il est temps de ressortir son projet top-secret qui permettrait de protéger la terre en cas d'apparition d'un nouveau Superman qui serait moins niais... euh gentil, et casserait des culs humains. Idée assez débile puisque Batman est de retour et que Flash , Wonder Woman et Khal Drogo sont connus. Il aurait peut-être été plus intelligent d'aller convaincre ses 3 là ...

Dans un déluge de néons et d'effets de styles elle nous présente donc son équipe de sauveurs du monde. Et là, boum, l’enchanteresse échappe au contrôle de Waller et ramène son frère d'entre les morts. Un autre personnage particulièrement transparent, géant tout en muscles digne d'un boss des premiers niveaux de God of War. Grâce lui notre sorcière aux sourcils épais va donc mettre au point une machine infernale lui permettant de détruire l'humanité. Du jamais vu dans l'histoire du cinéma.
S'en suit alors un déroulement planplan ou notre équipe de méchants mais pas trop se rend d'un point A à un point B en dézinguant quelques autres méchants aussi randoms que le fréro. On sent que le montage a été haché menu pour insérer plus de blagues bidons que prévu. Merci les tournages additionnels. A ce moment là, le film oublie toute idée d'esthétique fluo et nous sert une ville grise et terne.
Quelques rebondissements téléphonés essaieront de maintenir l'attention jusqu'au combat final, vu et revu, les aptitudes de nos suicidaires à peines mises en valeur. Le tout se finit sur un sacrifice et la victoire du pouvoir de l'Amour. Vachement subversif.

Eminem, Queen, Creedance Clearwater Revival, The White Stripes, etc. Que du lourd pour la BO. Sauf que son utilisation est proche du niveau zéro de l'originalité. A chaque fois qu'une chanson démarre on a l'impression qu'un gros panneau "HEY T'ENTENDS? TU CONNAIS CA HEIN, CA VA TROP BIEN AVEC CE QUI SE PASSE A L'ECRAN MDR! RT SI C'EST COOL". Impossible de faire plus cliché et artificiellement cool.

Je vais conclure avant que mon coeur s'arrête mais je dois encore parler du Joker. Ce Joker qui a fait le buzz pendant des mois avant la sortie du film. Dès les premières images ça sentait le plantage. Et comme pour chaque élément du film, pas de surprise, c'est le cas.
Jared Leto nous joue un Joker gangsta, dans l'air du temps devaient penser les producteurs, aussi à coté de la plaque que pour la BO (Je suis sur que dans sa Lambo il a une playlist de Jul). Il passe complètement à côté du personnage et de sa relation de soumission avec Harley Quinn. Ses apparitions sont horripilantes et surjouées, à des années lumières du sympathique Jack Nicholson et de l'inoubliable Heat Ledger.

Suicide Squad est donc un énorme pétard mouillé, ne se détachant pas de la masse de productions DC ou Marvel qui envahissent les écrans. Espérons que le public décide un jour d'arrêter de se faire pigeonner.