Everything is unprecedented until it happens for the first time.

Le genre de biopic réussit techniquement mais qui manque cruellement à porter son sujet. Si l’histoire est intéressante et a le mérite de développer les dessous de ce fait divers pour le moins historique, sinon tout bonnement incroyable ; elle en apparaît surtout extrêmement lisse. Un rythme pas forcément bien maîtrisé, des flashbacks mal introduit n’apportant pas grand-chose si ce n’est des longueurs, et une conclusion qui arrive comme si le film était à bout de souffle et ne savait plus quoi dire. Alors il y a des trucs intéressants, comme la gestion du stress post-traumatique chez Sully, ou bien la reconstitution elle-même d’une intensité incroyable (mais étrangement, on perd de l’effet à la mettre deux fois dans le film en vingt minutes). Et puis bien sûr la scène de la commission qui joue parfaitement sur la corde sensible pour conclure comme tout biopic qui se respecte.

Le casting est aussi globalement correct. Les seconds rôles proposeront des têtes plus ou moins connues et feront le taf comme il se doit. Tom Hanks est évidemment parfait dans un rôle qui pourrait finir aux Oscars, mais j’en doute personnellement. En revanche, j’ai beaucoup apprécié Aaron Eckhart qui est l’exemple typique du rôle secondaire. Non seulement il sert de faire-valoir à Hanks de façon merveilleuse, mais son personnage a une importance pour la structure du récit et une relation toute particulière avec le personnage de Sully, si bien qu’il en ressort un rôle distinct qui sort du lot. Idem pour Laura Linney, même si j’ai été pour le coup moins fan du rôle.

Comme je l’ai déjà dit, le film est maîtrisé techniquement. Musique dans le style pur de ce qu’a déjà proposé Eastwood pour le genre (ça m’a beaucoup fait pensé à Invictus pour le coup) et mise en scène une nouvelle fois millimétrée dans chacun des plans, avec cette photographie quelque peu grise et terne qui rend l’image très « propre ». Les effets spéciaux sont bien sûr discrets mais se révèleront très corrects dans la scène du crash lui-même, qui restera sans doute la scène la plus intense et intéressante du film (avec la commission).

Bref, un film lisse bien que réussit et maîtrisé. Un biopic, ou un film historique, a pour vocation de nous apprendre quelque chose sur un évènement particulier, ce que échoue cruellement à faire ce film qui se contentera de narrer ce que l’on sait déjà.