Sully par Quintin Leneveu

On avait cru perdre Clint Eastwood ces dernières années avec des films comme "Jersey Boys" ou "American Sniper". Pourtant, c'était mal connaitre le réalisateur qui parvient toujours à retomber sur ses pieds en nous livrant un film rattrapant ses erreurs précédente.
Racontant le combat de Sully (Tom Hanks), un pilote ayant fait atterrir un avion sur l'hudson après que ses réacteurs ait lâché, pour défendre ses actions, le film explore les actes et les pensées d'un héros américain (selon la presse).
A la première vision des bandes annonces, on pouvait craindre que "Sully" soit un film à grand spectacle, proche du "Flight" de Zemeckis (dont les sujets sont finalement assez proche), mettant en avant l'acte héroïque d'un homme. Pourtant, il n'en est rien ici. Certes, le film contient sa scène épique récréant l'amerrissage forcé de l'avion, mais la grande majorité du film est occupé par les doutes du personnage principal. Ainsi, le film passe la majorité de son temps dans des chambres d'hotels et des salles de réunion, cherchant à savoir ce qu'il s'est réellement passé le 15 janvier 2009, tout en explorant les tourments de Sully, brillamment interprété par Tom Hanks. Mais tout cela aurait put soit être ennuyeux soit trop grandiloquent si Eastwood n'avait pas fait le choix de la sobriété et du naturalisme. En effet, il se dégage du film une crédibilité certaine, que la scène du crash, sans musique, ne fait que confirmer. Eastwood évite par ce biais de dresser un portrait mettant en avant l'héroisme d'un homme, et livre plutôt un film intimiste sur les doutes d'un homme assailli par la presse le présentant comme un héros.
Grâce à ces éléments, Eastwood livre un film passionnant et prenant et prouve qu'a 86 ans, et malgré ses echecs récent, il est encore l'un des réalisateur majeurs du cinéma américain, un nom sur lequel il faut compter (à nouveau, après quelques doutes, donc).