Clint Eastwood sous son meilleur jour

Un mois de Novembre 2016 qui aura offert une double rasade de Tom Hanks au cinéma. Après Inferno, place au biopic Sully, nouvelle réalisation de Clin Eastwood.


Flight Vs Sully : même combat ?


Flight avec Denzel Washington était sorti en 2013 et racontait l’histoire d’un pilote de ligne qui réussissait miraculeusement à faire atterrir son avion en catastrophe après une défaillance en plein ciel. Salué en héros malgré le fait que six passagers moururent dans l’accident, le pilote devint un héros aux yeux de tous mais fera objet d’une enquête pour savoir réellement ce qui c’était passé. Le pilote étant consommateur de cocaïne et de cannabis, et pour couronner le tout : alcoolique.


3ans plus tard, un autre film, Sully, avec à peu de choses prêt, la même situation, sortait sur nos écrans. Si on a vu Flight, est-ce réellement utile de voir Sully ? Voici les raisons pour lesquelles vous devez voir aussi Sully. Les histoires semblent bien similaires, et vous n’auriez pas tord de vous en rendre compte. Seulement, même si à peu de choses prêtes, les deux films se ressemblent en tout point de vue, quelques éléments font que l’on peut les dissocier.
• Sully est tiré d’une histoire vraie alors que l’histoire de Flight s’inspire de l’histoire du pilote Québécois Robert Piché,
• Tous les passagers ainsi que tous les membres de l’équipage de son avion ont été sauvés,
• Sully n’avait pas une vie sexuelle agitée (c’était un père de famille aimant), ne consommait ni cocaïne, ni cannabis et avait arrêté de boire de l’alcool depuis des années,
• Sully ne mentira pas sur ce qui c’est réellement passé lors de son atterrissage forcé, contrairement à Whip Whitaker (interprété par Denzel Washington), héros de Flight, qui, pendant son audition devant les membres du NTSB, ira jusqu’à mentir sur son état au moment de l’accident (mais reviendra sur ses paroles et dira la vérité ce qui le condamnera à quelques années de prison),
• Sully offre un regard plus réaliste, plus fascinant, plus authentique en nous offrant des séquences à l’intérieur du poste de pilotage. Vous verrez l’avant, le pendant, et l’après accident. D’un point de vue émotionnel et d’un point de vue technique, le film est plus détaillé que Flight avec une parfaite reconstitution du drame.


Pour conclure sur ce point, Flight, Sully, même exploit, situation différente.


L’étoffe d’un homme qui ne c’était jamais prétendu héros


Si l’exploit d’avoir atterri son avion était salué par bon nombres d’américains, Sully, lui, avait juste fait ce que son instinct de pilote lui avait forcé à faire. Il ne c’est pas prétendu héros, vivra même très mal la célébrité, le fait d’être considéré comme tel en devant faire face aux journalistes et aux New Yorkais. Alors que certains le féliciteront, salueront son courage, salueront son humanité, d’autres seront plus sceptiques. C’est l’un des points fort du film : le coté psychologique de l’avant/pendant/après accident. Et là où Sully fait aussi très fort, c’est aussi de montrer le point de vue des passagers dont certains nous seront présentés. De plus, Sully est conçut d’une manière plutôt originale en fractionnant le film. L’intrigue se situe quelques jours après l’atterrissage et donc, lors de l’enquête (très pointilleuse) du NTSB. Nous aurons droit à la reconstitution intégrale de l’accident.


Mise en scène impeccable, tout comme Tom Hanks cheveux et moustache grisonnante (bien que l’acteur soit plus jeune que le vrai Sully) qui émeut de nouveau. Le duo qu’il forme avec le tout moustachu Aaron Eckhart (son copilote dans le film) est parfaitement mis en valeur. Et d’ailleurs en parlant de mise en valeur, il faut souligner le travail incroyable qu’ont fait les secours lors de cet évènement (un conseil : restez pendant le générique de fin). A l’écran, on le représente aussi bien que ce qu’il c’est passé dans la réalité. La prouesse aéronautique miraculeuse de cet avion atterrissant sans aucune égratignure sur le fleuve Hudson.


Reconstitution d'un drame évité


Fleuve de 507 km de long mais assez étroit pour qu’un avion se pose. Je rappelle de plus que de réussir à slalomer entre les nombreux buildings New yorkais, garder son sang froid en ayant la responsabilité d’une centaine de passagers terrifiés à l’idée de perdre la vie, ce n’est pas donné à tous les pilotes d’avion (heureusement que Sully était un ancien pilote de chasse) .


Très appréciable a été cette enquête. Néanmoins elle aura été pour le moins agaçante et injuste. Un miracle a eu lieu mais les grattes papiers du NTSB (vive la jalousie ! vive les frustrés !) cherchaient par tous les moyens à chercher l’erreur humaine qui empêcherait qu’il y est des retombées sur la compagnie d’avion (c’est leur travail je sais).


Hélas pour eux, leur tentative sera vaine. Les ingénieurs ne sont pas des pilotes, l’utilisation de simulateur de vol (ordinateur qui créés un algorithme de scénarios alternatif selon des paramètres enregistrés) pour déterminer si oui ou non, une autre solution pour atterrir l’avion avait été possible n’est pas crédible sur un point : tenir compte de l’aspect humain (souligné par Sully lui-même).


Autre point : les pilotes dans le simulateur de vol se sont préparés, ont répétés plusieurs fois la scène. Sully lui a dût prendre une décision sans aucune information, aucune aide. Il n’était pas prêt.


Il sera donc intéressant d’explorer tout ça, d’aller plus en profondeur par rapport à tout ça et de voir à quel point ce pilote savait ce qu’il faisait, prenant la décision la moins risquée (je vous l’accorde, poser un avion sur un fleuve, ça relève de la folie). Le film aura beau avoir un rythme plutôt posé, il n’en demeurera pas pour autant captivant du début jusqu’à la fin. Offrant son lot d’émotion, de bravoure et de professionnalisme.



« Ca fait longtemps que New York n’a pas eu un truc à fêter. Surtout
avec une histoire d’avion ».



Au final, Sully est palpitant, captivant, émouvant, haletant. Mise en scène exceptionnelle tout comme la reconstitution de l’évènement et le jeu des acteurs. Un film qui mérite d’être vu pour voir la difficulté du métier de pilote de ligne. Biopic à voir d’urgence.

Jay77
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le 6 janv. 2017

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