Oh Magie du Cinéma, que ce Super Grand 8 Grand 10 ton Public !

J'ai un gros problème avec Super 8, pas que je sois un énième sensible des yeux à râler sur l'abus des Lens Flare (vous savez les lumières à luminosité de niveau 100 que l'on retrouve partout dans les films de J.J. Abrams, ben moi je trouve ça joli), non, ce sont principalement les réactions qu'il a suscité ainsi que les vagues souvenirs qu'il a laissé dans mon entourage. Pour citer, un ami me balança un jour : "Ah ouais le film avec l'extraterrestre, lol comment les scientifiques ils se sont fait lynchés dedans !" Un an plus tard, j'entends la même rengaine de la bouche d'une fille cette fois-ci : "Ah mais je n'avais pas aimé la façon dont était développé l’extraterrestre, on ne savait pas grand chose de plus sur lui et on pouvait peut-être en tirer quelque chose de bien mieux." CQFD mon cher Watson, un CQFD bien proche de la facilité ma foi, vous vérifierez néanmoins la teneur véridique de ces propos, je ne veux pas que mon lectorat, si j'en ai un, me juge de fantaisiste à la noix !

Ce qui m'agace dans ce que j'entendais, c'est que j'ai l'étrange sensation que l'on ne se contente de garder en souvenir que les passages avec le soi disant "extraterrestre", alors OK y en a un dans "E.T." mais c'est un peu le perso principal voyez, de même pour les "Gremlins", alors si on nous avait mis en titre de film un truc du genre "The Odd Alien Who Kicks Some Ass" là j'aurai été d'accord. Ici, la créature n'est présente essentiellement que pour servir de prétexte à un film de divertissement, un peu à la Jurassic Park, et les gens oublient que la force du film ne tient pas à ce que le côté SF soit l'histoire, mais plutôt qu'elle fasse servir l'histoire, ce qui est un très bon point cinématographiquement parlant et ça J.J Abrams l'a bien compris.

Ce qui m'a alors plu dans Super 8, c'est d'abord l'amour du cinéma abordé par l'enfance, c'est les vacances dans cette banlieue des Etats-Unis et ce groupe d'amis n'a rien d'autre de plus intéressant à faire que de tourner un film qui bien sûr pourrait paraître ridicule tant le scénario et la mise en scène se retrouvent à un tel niveau de kitch. Même Robert Rodriguez aurait du mal à l'égaliser pour sûr ! Mais bon sang qu'est-ce que c'était bon à voir ! C'est l'éclate totale pour ces petits, et la pellicule qui en résulte, présentée après la fin du film, est un vrai bonheur de cinéma, et tout cela après s'être mangé un des plus larmoyants climax qui puisse exister en est encore meilleur !

Ce climax d'ailleurs, il faut que j'en parle ! (et sans spoil bien sûr, ne vous inquiétez pas je suis quelqu'un de très gentil je ne vous veux aucun mal héhé) Ce moment est un nid à émotions, même après plusieurs visionnages il m'est impossible de ne pas faire couler une larme (qu'est-ce que ce fut alors à mon 1er visionnage, heureusement que je me trouvais dans une salle obscure, mais NOOON, QU'EST-CE QUE JE RACONTE !!! Si je l'avais pu j'aurais montré au monde entier mes larmes viriles ! Pour un si beau film rien à faire !). Dans ce moment, on peut aussi bien trouver le thème universel qui est de toujours aller de l'avant (GURREN LAGANN YEAH !!!), et donc celui du pardon envers un être cher, mais aussi celui des adieux à l'entité qui a su réveiller en soi cette évolution. Et tout cela orchestrée par une mise en scène impeccable, et d'une bande son proche de la grâce et saisissant toute la beauté de l'instant. Le titre du morceau, "Letting go" (laisser partir / libérer), confirme d'ailleurs tout le sens du message.

Comme j'ai une grande affection pour les films qui traitent de l'enfance et de l'adolescence, il est évident que Super 8 a eu l'effet d'une bombe sur moi à sa sortie. Le film emprunte une mise en scène et des thématiques digne des plus grands réalisateurs, entre du Joe Dante comme pour "Panic à Florida Beach" (autre coup de coeur dont je reviendrais certainement) et du Spielberg avec ses fameux "Goonies". J'avais d'ailleurs vu les Goonies bien avant Super 8, et je reprochais déjà au film, même s'il m'avait néanmoins plu, de n'être réduit qu'à une simple histoire sans réelle profondeur avec des enfants qui combattent des méchants et exposent leur bravoure dans des situations à risque. A cela je n'y voyais alors qu'un Indiana Jones version Kids, normal venant du même réalisateur. Super 8, c'est justement bien plus qu'une petite aventure enfantine.

Super 8, c'est une lettre d'amour adressée au cinéma, et une vision tendre et nostalgique de l'enfance, que J.J Abrams a su sublimer derrière sa caméra, et à faire partager à ses spectateurs cette expérience qui sentait bon du vécu venant de lui.

Je ne souhaiterais qu'une seule chose maintenant, ce serait de voyager dans le temps 6 ans plus tôt, de me retrouver, de transférer mon esprit dans celui-ci, de tuer ainsi mon moi actuel (FUCK PARADOX !!) puis ainsi de voyager en 1979, et rencontrer J.J Abrams et faire des films de zombies en toute innocence avec lui, le bonheur quoi, mais là, je me trompe certainement de film.

PS : Je n'aime pas écrire des PS, mais là c'est peut-être nécessaire. C'est ma première critique sur le site, alors s'il vous plaît, écrasez moi, jetez moi des tomates virtuelles, peu importe, j'ai 19 ans et je veux prendre des coups pour gagner de l'XP et ne pas rester au lvl 1 de critique toute ma vie. C'est à peu près tout, bon vent à vous sur une autre critique alors.
shizaya
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le 28 juil. 2014

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shizaya

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