Super 8 est un véritable retour en enfance. Plaçant un groupe d'enfants au coeur du film, le réalisateur cherche à nous faire renouer avec l'innocence de ces jours heureux. L'action prend place dans les années 80. Des enfants, réalisateurs et acteurs amateurs (tiens, on croirait voir l'enfance de Speilberg...) ont la chance de participer à un déraillement de train, mais la malchance d'y être également impliqués. S'en suit une série d'évènements assez mystérieux, laissant imaginer que le pire soit sorti de ce train, manifestement lié à l'armée.

D'une mise en scène assez légère et propre (ne confondons pas, J.J. Abrams n'est que le producteur du tremblant Cloverfield), mais surtout d'une direction d'acteurs irréprochables, Super 8 convainc dans l'ensemble. Plus que ça, il ramène en arrière. Prenant le point de vue de l'enfance face à des évènements traumatisants, le réalisateur en force les traits: l'innocence, l'absence de haine et de rancoeur, mais aussi le courage voire l'irresponsabilité. Mais plus loin que cette association émotionnelle, le retour en enfance se fait par le film lui même. Rappelant E.T. ou les Goonies par sa forme de narration, Super 8 fera office de vecteur temporelle pour les trentenaires (ou les quelques plus jeunes qui auront eu comme moi la chance d'avoir des grands frères ou grandes soeurs de ces ages là). L'enfant-héros, indépendant de l'adulte-guide, et prônant une morale simple (simpliste?) mais juste prend alors tout son sens.

Le seul bémol serait à mon sens la débauche d'effet spéciaux en tout genre. Rester dans la sobriété et l'élégance du mystère aurait rendu le film encore plus magique. Bien rythmé, cohérent avec le style qu'il plagie, et mettant remarquablement en avant Elle Fanning (qui rappelle par là même qu'elle n'a rien à envier à sa soeur Dakota), Super 8 propose de redécouvrir un genre aujourd'hui disparu.

Véritable madeleine de Proust, Super 8 est un retour dans les années 80 par son contexte, mais aussi par sa forme. Ce double voyage temporel est diablement bien raconté, mais cède malheureusement un tout petit peu trop aux sirènes des temps modernes.

Toilez-vous bien!

PastequeMan
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le 5 sept. 2011

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