Les femmes peuvent aussi voler, mais aussi se planter.

Quand un blockbuster fonctionne, il a le droit a des suites, puis des remakes, des reboots ou encore des prequels, mais aussi des fois à des spin-offs plus ou moins bons. Autant le dire tout de suite, nous nageons ici dans le moins bon, voire le très mauvais.
Première chose qui nous dérange, est-ce que les scénaristes ont vu le Superman avec Christopher Reeves ? Ou ont-ils lu un des comics ? Car le tout n'est qu'un tissu d'incohérences, à un point tel que l'on a l'impression qu'ils se sont contentés d'en lire un résumé, puis pondre leur scénario vite fait bien fait. Malheureusement, ça n'est pas non plus bien fait, car en plus de ne rien connaître sur l'homme d'acier, ils n'ont aucune inspiration, aucun sens logique, et surtout aucune notion du ridicule. On se demande d'ailleurs pourquoi la bobine est étirée pour dépasser les deux heures, alors qu'elle aurait énormément gagné à être écourtée d'une demi-heure; mais même avec ça, ça ne l'aurait pas fait. Les dialogues sont plats, toutes les blagues tombent à l'eau, et la plupart du temps les limites de l'entendement sont dépassées. Clark Kent se change pour devenir Superman, mais Supergirl, non, elle se métamorphose tout simplement, et ses cheveux passent même du brun au blond ! Elle arrive en capsule, habillée en blanc, et en sort vêtue de sa tenue d'héroïne, sans que l'on ne sache trop pourquoi (elle a dû la broder durant le voyage). Son adversaire ultime fait honte à Lex Luthor, car les scénaristes lui ont imaginé un pendant féminin bien triste, une sorcière. Il sera également difficile d'oublier Peter O'Toole, au summum du ricidule, affublé d'un horrible pull-over façon Bill Cosby.

Bref, Supergirl est l'un des pires spin-offs qu'il m'ait été donné de voir, ou plutôt de revoir, car à 10 ans, ça fonctionnait, mais adulte, c'est la stupéfaction totale devant autant de nullité. La touche nostalgique ne prend pas, car le film n'a pas vieilli, il a pourri, encore plus qu'il ne l'était déjà à la base.
Il n'est pas dur de comprendre pourquoi le casting est si brillant, c'est simple, c'est pour l'argent, car le budget était vraiment conséquent, et malgré tous ses défauts, on en retiendra néanmoins sa débauche d'effets-spéciaux plutôt réussis, mais c'est tout ce qu'il y aura à garder.
Cross-over pas cher, Jimmy Olsen (Marc McClure) fera une apparition, histoire de venir renforcer la parenté des oeuvres; O'Toole, Dunaway et Farrow se sont corrompus, mais il semble assez logique que personne de plus côté du casting de Superman n'ait souhaité tourner dans ce Supergirl (ou du moins, espérons-le).
Ah, et j'ai failli oublier, la bande-son, pourtant signée Jerry Goldsmith (Star Trek, Platoon, Gremlins...), est une ignominie passant en boucle sans cesse pendant toute la durée du film, et donnant des envies de suicide; c'est dans ces moments là que l'on envie les sourds.
A noter également que le film a été un flop au box-office, ne remboursant que la moitié des 35 millions de dollars qui lui avaient été alloués.
Pour conclure, à moins d'avoir 10 ans, il sera dur de trouver quelque chose d'appréciable dans ce métrage. Les plus vieux qui veulent se payer un instant de nostalgie auront aussi bien à faire que de regarder Superman ou l'une de ses nombreuses suites, mais surtout éviter ce spin-off, de même que le récent Alpha Dog (hé oui Superman a engendré un chien aussi...).
Mention spéciale pour Optical Film Effects, le studio qui s'est occupé des effets-spéciaux, très largement satisfaisants, dont notamment lors du combat avec la créature de foudre ou lors de la tornade finale.
SlashersHouse
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le 11 sept. 2011

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