Daily Planet.

Après l'oubliable moyen métrage, Superman et les Nains de l'enfer de Lee Sholem avec George Reeves en 1951 & le truculent Batman de Leslie H. Martinson avec Adam West et Burt Ward en 1966. L’univers Detective Comics renaît fin seventies sous l'impulsion des producteurs Alexander & Ilya Salkind et Pierre Spengler qui rachètent en 1974 les droits d'adaptation pour le cinéma de Superman auprès de DC Comics. Avec la Warner Brothers à la distribution, les producteurs veulent reproduire leur bonne vieille recette du diptyque de 1973-74, Les Trois Mousquetaires & On l'appelait Milady réalisé par leur cher ami Richard Lester. Superman : The Movie étant lui aussi au départ prévu en deux parties tournées simultanément !
Après les comics-books, les pièces radiophoniques, les dessins animés et autres séries télévisées, l'icône culturelle américaine ouvre la voie hollywoodienne à ses comparses super-héroïques en 1978. Un personnage culte qui apparaît officiellement dans le premier Action Comics de DC en 1938 sous l'imagination du scénariste Jerry Siegel et les coups de crayon du dessinateur Joe Shuster.

Le fils va devenir le père, et le père… le fils.

Après trois années de mise en chantier, voyant le scénario remanié maintes et maintes fois avec plusieurs cinéastes qui se suivirent pour le poste de metteur en scène (comme Guy Hamilton ou Richard Lester), c'est finalement le réalisateur Richard Donner (L'Arme fatale, 16 blocs) qui suite au succès de La Malédiction en 1976 est choisi pour mettre à bien les deux épisodes de l'Homme d'Acier !
Dans ce Blockbuster des familles, Kal-El y affronte pour la première fois son némésis, Lex Luthor qui veut séparer la côte ouest du reste des Etats-Unis !
Au casting super-héroïque, le jeune premier de vingt-quatre ans auditionné parmi plus d'une centaine d'acteurs, Christopher Reeve (Quelque part dans le temps, Le Village des damnés) tout en charme et en finesse, éternelle incarnation de Superman aux yeux du plus vieux public portant sur ses épaules musclées la colossale superproduction évaluée à plus de 55 millions de dollars de l'époque. N'oublions pas la star du film, Marlon Brando (Un tramway nommé Désir, The Score) présent le temps de quinze petites minutes pour seulement quinze jours de travail pour la bagatelle de 4 millions de dollars et un gros pourcentage sur les recettes. La distribution est également composé de Gene Hackman (French Connection, Bienvenue à Mooseport) en Lex Luthor ainsi que Ned Beatty (Délivrance, Dans la brume électrique), Jackie Cooper (Skippy, La Marine triomphe), Glenn Ford (Gilda, Happy birthday, souhaitez ne jamais être invité), Trevor Howard (Brève Rencontre, Sur la route de Nairobi), Margot Kidder (Sœurs de sang, The Dependables), Jack O'Halloran (Adieu ma jolie, Héros), Valerie Perrine (Abattoir 5, Ce que veulent les femmes), Maria Schell (Gervaise, C'est mon gigolo), Terence Stamp (L'Obsédé, Murder Mystery), Phyllis Thaxter (Trente secondes sur Tokyo, Deux copines, un séducteur), Susannah York (Freud, passions secrètes, Visitors), Jeff East (Tom Sawyer, Pumpkinhead : Le Démon d'Halloween), Marc McClure (Un vendredi dingue, dingue, dingue, Freaky Friday : Dans la peau de ma mère), Sarah Douglas (Conan le Destructeur, Le Retour des morts-vivants 3) et même une petite apparition de Larry Hagman (Attention au blob !, Primary Colors).

Bonsoir, l'ascenseur ne marche pas ?

Pour sauver leur fils de la destruction de la planète Krypton, Jor-El et sa femme Lara décident de l'expédier sur Terre à bord d'un vaisseau spatial. Arrivé à destination, l'enfant est recueilli par un couple de fermiers, les Kent, qui le prénomment Clark et se doutent, sans jamais le révéler, des pouvoirs exceptionnels de leur bambin d'adoption. Devenu journaliste au «Daily Planet», Clark fait preuve de la plus grande naïveté dans ses rapports avec autrui, mais se transforme en héros volant, aux muscles d'acier, chaque fois que les circonstances l'y obligent. Timide mais séduisant, il s'éprend de sa consoeur Loïs Lane. Il sauve régulièrement l'Amérique de divers périls, tous plus affreux les uns que les autres, jusqu'à l'entrée en scène de l'abominable Lex Luthor...

Costa del Lex ! LuthorVille ! Marina del Lex ! Otisburg !
Otisburg !!!...

Le premier chef-d'œuvre d'adaptation de super-héros, même si ses suites sont plus discutables ou dispensables, l'original vaut vraiment le coup d'œil ! Une œuvre qui fut au départ préparé sous deux épisodes bien distincts pour poser des bases solides au mythe avec une série d'au moins cinq films. Mais le tournage de dix-neuf mois de Monsieur Donner créa bien sûr de vives tensions entre lui et ses producteurs dans le non-respect du planning et un budget explosé !
Le Yes-man Richard Lester qui avait fait partie des cinéastes potentiels et appelé en renfort au cas où Donner claque la porte ! Sous l'épée de Damoclès de nombreux procés commun qui mettraient en stand-by l'entreprise super-héroïque, la décision commune est prise de sortir un seul et unique film, Superman : Le Film, bien que Donner avait aussi mis sous boîte les trois quarts du chapitre deux ! Hé voilà, le film est un triomphe mondial à plus de 300 millions de dollars de l'époque, un Blockbuster de science-fiction audacieux à grand spectacle intergénérationnel qui prend son temps impeccablement dans un épique mélodrame en trois actes (Krypton, Smallville et l'affrontement face au mégalomane Lex Luthor et ses complices).
La fameuse musique du compositeur John Williams s'adapte aussi bien sur les scènes d'action aux effets spéciaux révolutionnaires de l'époque, qu'aux plans-séquences journalistiques et les scènes plus intimistes du héros.
Un film culte ou le charme des différents acteurs n'est pas étranger à cette réussite totale notamment Reeve passant avec aisance de grand benêt maladroit à Dieu Extraterrestre ! Next Year «Superman II».

Mademoiselle Teschmacherrrrrr !!!