Whisky de piste

C'est franchement assez rare les westerns comiques, faudrait d'ailleurs que j'en fasse une liste... Deux ans après Le Grand McLintock qui avait pas mal ouvert la voie, John Sturges se lance dans cette gageure avec l'aide d'un casting assez réjouissant et un sujet en or.

Denver avant l'hiver, les mineurs effrayés se rendent compte qu'ils sont à cours de Whisky, et commence alors une course contre la montre pour faire parvenir un convoi de quarante chariots remplis à jusqu'à la gueule du dit liquide avant que la piste ne devienne impraticable.

Brian Keith, le cher Oncle Bill de la série TV, l'hideux amant de Liz Taylor dans reflet dans oeil d'or joue le bon républicain marchand de spiritueux qui accompagne sa marchandise, "aidé" en cela par un chauffeur Irlandais aux tendances revendicatives... Parmi les ennuis potentiels se trouvent une tribu d'indiens pacifistes et lourdement alcooliques, avec un Martin Landau en grande forme, une troupe de femmes menées par Lee Remick et regroupée en ligue de tempérance, une ou deux sections de l'armée dirigées par un Burt Lancaster qui s'amuse beaucoup en vieille ganache et même les mineurs de Denver envoyés en éclaireurs, qui se sont regroupés en milice derrière Dub Taylor et le guide Oracle Jones, homme de visions et ivrogne patenté interprété par ce porc de Pleasance avec sa délicatesse habituelle...

De cet immense n'importe quoi, Sturges fait un film gentiment sérieux, accompagné par une voix off hilarante, certainement avec quelques longueurs, mais qui possède tout de même beaucoup de charmes.

A noter que Goscinny a vu ce film une bonne vingtaine de fois a priori, et, étrangement, s'en est plus inspiré pour ses Astérix (Il faut voir toutes les réunions au sommet avec un interlocuteur dans sa baignoire quelques années avants Astérix aux jeux olympiques par exemple), que pour ses Lucky Luke...

C'est loin de valoir Whisky a gogo, mais n'empêche, c'est fichtrement sympathique, j'ai même du entamer la grappa à trois heures de l'après-midi à cause du film, je ne trouvais plus le cognac...