Un long métrage qui jouit d'un si bon engouement médiatique se regarde toujours avec une certaine appréhension. Néanmoins, les noms de Chabat comme scénariste et réalisateur, ainsi que Debbouze comme acteur laissent penser que ce film ne se peut être un quelconque coup commercial, quitte à faire l'impasse sur une bande annonce qui semble pourtant crier le contraire.
Et à l'introduction, on veut y croire, les effets rendent impeccablement une atmosphère soignée, et un univers correctement restitué, et fidèle à l'original. L'animation est excellente, et le personnage qui donne son nom au film est mu par un charisme entraînant. Mais dès les premiers dialogues, on sent un décalage avec l'humour habituel de Chabat, le jeu d'acteur est exagéré et se veut excessif, les scènes ne temporisent pas les gags à répétition. On nous vend çà et là quelques bons mots, noyés dans le flot inextinguible de blagues navrantes et d'humour visuel sans introduction, tellement surfaites qu'elles en deviennent gênantes. Les mises en valeurs comiques qui sont le propre du réalisateur telles que les jeux de mots et autres références sont gâchées par la fréquence des scènes souvent courtes et faciles. Le panel de personnages comporte bon nombres de stéréotypes largement exagérées sans exploiter la richesse des personnages de BD.
Les rares passages qui font le spectateur se fendre d'un rictus qui pourrait ressembler à un sourire valent à mon appréciation notée de ce film une plus-value par rapport à une réalisation d'une médiocrité totale ; à savoir quelques bonnes idées pourtant surexploitées, comme la scène (relativement amusante) où Lambert Wilson nous fait une reprise étonnante. Au vu de ce qui précède, je conseillerai presque à ceux qui me lisent d'aller regarder cette scène sur internet plutôt que de regarder le film en entier, afin de mieux la savourer.
Trop peu de positif à retenir, donc.