Annoncer que le Marsupilami va être adapté en film, ça fait flipper. Forcément, sur l'ensemble des bd belges qui existent, c'est sans doute celle que l'on imagine le moins en film, le personnage principal étant un animal avec un vocabulaire plus que limité.
Et pourtant, Chabat l'a fait.
Impressions.
J'ai été trèèèès inquiet au début du film : petite fille qui joue très mal, perroquet mal doublé, Jamel qui fait du Jamel, le tout dans une scène à l'humour poussif. On enchaîne sur une fausse pub (façon les Nuls) puis une autre scène pas drôle avec Chabat. Et là, on se demande vraiment ce qu'on est allé voir, on lève les yeux au ciel (sauf qu'on est au Halles, donc le ciel, y'en a pas) et on a une petite pensée pour Franquin dont l'œuvre va prendre un coup dans le flanc.
Et puis... Le charme finit par opérer.
Une première scène fait décrocher un sourire quand on voit le dictateur de Palombie en fan de Céline Dion (d'ailleurs, je ne suis pas expert en Marsupilami, mais il me semble que c'est plutôt inspiré de Tintin ça, non ? le dictateur fan de la Castafiore), puis Jamel et Chabat se retrouvent dans la jungle palombienne et on commence vraiment à apprécier ce film et à prendre du plaisir.
Bon alors évidemment, il ne faut pas s'attendre à des performances d'acteurs incroyables (probablement parce que les acteurs n'en sont pas, mais plutôt des comiques reconvertis) et Chabat compte clairement sur le fait que ses spectateurs aient gardé une part de leur âme d'enfant. Mais si c'est le cas, ça fonctionnera pour vous.
Au niveau de la question : "est-ce que c'est fidèle ?".
Comme je l'ai dit, je suis loooiinn d'être un spécialiste du Marsupilami (j'ai dû lire 2-3 bd qui trainaient dans des salles d'attente), j'ai préféré me pencher sur d'autres univers de Franquin. Et il faut s'y attendre : c'est clairement la patte de Chabat que l'on retrouve sur ce film (mais est-ce que quelqu'un a reproché à Spielberg d'avoir fait de Tintin un Indiana Jones Junior ?). Mention spéciale à une petite vidéo d'explication de la prophétie des Payas qui fait fortement penser aux petites animations de "Avez-vous déjà vu ?".
Au niveau du Marsupilami lui-même : il s'agit réellement d'un personnage secondaire. Une fois de plus, difficile de dire s'il est vraiment fidèle à l'œuvre originelle mais on retrouve les grands classiques (queue multi-usage, femme bossy qui l'engueule comme du piranha pourri et l'oblige à partir dans une quête incroyable, nid perché dans les arbres...)
Techniquement, c'est pas mal du tout. L'incrustation est pas toujours tip top, mais dans l'ensemble ça passe (ce qui était pas forcément gagné, parce que les personnages poilus en image de synthèse, c'est pas le plus simple à faire). Le Marsupilami est super expressif et n'a pas les yeux de cocaïnomane qu'on avait pu voir dans la bande-annonce.
Il emploie peu le "Houba" étrangement, "Houba" qu'on retrouvera plutôt dans la bouche de la tribu Paya. Mention spéciale à Liya Kebede, que je ne connaissais pas avant, qui joue la reine des Payas et qui parvient à donner au "houba" un ton super sex.
Au final, si vous n'êtes pas allergique à l'humour Chabat, ni aux frasques de Jamel et que vous avez encore une étincelle de cette âme d'enfant en vous, vous devriez passer un bon moment.
Sinon, passez votre chemin.
(ah, et Jamel a un gimmick "je ne suis pas un menteur" qui n'est pas sans rappeler le "Nobody calls me chicken" de Marty McFly, allez savoir pourquoi)