Vers l’unisson.
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Qu'est-ce que 4 jours dans une vie de détails rangés? Une attente lors d'une longue semaine de travail, les derniers jours de vacances bien méritées, la continuité d'une routine bien établie ou quelques jours d'un bonheur simple, mais sincère. Pour vous, moi, nous, 4 jours c'est une partie de cet ensemble. Nous oublions que, parfois, 4 jours c'est une éternité où nous pouvons nous perdre à jamais ; un moment volé au despotisme du temps et à sa linéarité implacable.
Voilà ce que nous conte "Sur la route de Madison", un moment volé au temps, où les vieux rêves surgissent, heureux de n'avoir pas été oubliés. L'histoire de Francesca incarnée par une Meryl Streep envoutante et authentique et de Robert incarné par un Clint Eastwood au regard transperçant. Une rencontre éphémère, deux êtres en syntonie qui seront marqués jusqu'à la fin de leur jour par ces quelques instants...
C'est d'ailleurs cette fin de vie qui nous ouvre le film, avec fatalité et mélancolie. Tout est déjà écrit, les enjeux ont depuis longtemps disparu et il nous reste à nous, spectateur impuissant, la question qui nous animera tout au long du métrage : pourquoi ce choix?
Ce qui nous amènera inévitablement vers le questionnement suivant : faut-il avoir aimé pour affirmer avoir vécu?
Au rythme de la vie, prenant le temps de poser le récit pour en faire ressortir des âmes résignées, mais touchantes, Eastwood nous prouve encore qu'il sait capter avec subtilité l'humanisme.
"The old dreams were good dreams ; they didn't work out, but I’m glad I had them."
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Créée
le 2 août 2015
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