Dans le genre "remake qui fait peur, et un peu inutile", Suspiria se posait là. Et pourtant, on en sort franchement ravi, même si tout n'est pas parfait...


Susie Bannion est une jeune danseuse américaine qui a rejoint Berlin pour intégrer une troupe de danse trés reconnue. Elle est vite repérée par la chorégraphe qui lui donne le rôle principal. Mais il y a quelque chose d'étrange dans ce lieu...


Le film de Dario Argento était plastiquement sublime. Il était impressionnant de maitrise dans son genre. Cependant, on peut lui reconnaître un défaut : il était trés décousu scénaristique. Ce ne sera pas le cas de ce remake qui affiche prés de 2H30 hors générique ! Soit plus de 50 minutes de plus que le film original ! Autant dire qu'il se penchera bien plus sur les détails, et rajoute même quelques intrigues secondaires qui s'imbrique parfaitement dans ce film. Cette fois, l'extérieur existe et il s'y passe des choses. Des attentats, des enlévements. La période est sombre, et Susie ne vivra pas des instants meilleurs. Ou peut-être que si ?


Divisé en 6 actes, le film ne sombre jamais dans les clichés de l'horreur actuel. Il conserve un rythme lent (trop sûrement pour certain, et même pour moi par moment), une importance dans l'usage des couleurs, et surtout des choix tranchés dés le début. Il rend hommage à Argento aussi bien sûr, et pas seulement à Suspiria (un plan renvoi directement aux Frissons de l'angoisse), mais il sait prendre ses distances. Parfois pour le meilleur (certaines séquences sont sublimes, le dernier acte est un sommet d'horreur... qui propose aussi une CGI totalement foirée) et parfois pour le pire (c'est trop explicatif par moment). Le casting est parfait également. Le choix de Dakota Johnson, ultra sexualisé dans les immondes "50 nuances", et qui est ici bien plus attirante en même temps qu'elle montre ce dont elle est vraiment capable en reprenant le rôle tenu à l'époque par le débutante Jessica Harper (qui a aussi un petit rôle dans ce film), Tilda Swinton jouant deux personnages, un homme et une femme (et qui restera donc comme une des premiéres actrices à avoir proposé un baiser lesbien entre un homme et une femme !). Suspiria 2018 prend des risques, se plante parfois, mais fait aussi franchement du bien en étant une des propositions trés intéressantes de cette année !

DavidRumeaux
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le 14 nov. 2018

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