Il y a quelques temps je me disais que j'adorais Ken Loach mais qu'au final je n'avais quasiment rien vu de lui, et avant de découvrir son dernier film "Jimmy's Hall" qui m'intéresse vraiment, je me suis penché sur sa filmo et "Sweet Sixteen" s'apparente comme étant un de ses meilleurs, donc je me lance ...


Liam a bientôt 16 ans et rêve d'une famille comme tous les jeunes garçons de son âge, seulement difficile d'imaginer un contexte idyllique entre une mère toxicomane en prison, un beau père dealer et un grand père qui le déteste. Il veut rendre sa mère heureuse et compte lui offrir un logement pour l'installer lorsqu'elle sortira de taule, mais pour ça il faut de l'argent, il commence alors à vendre de la drogue à gauche à droite jusqu'à monter en grade chez un plus gros fournisseur, seulement l'escalade va lui faire perdre ses illusions.
Un long métrage poignant sur le destin tragique d'un garçon qui ne demande qu'à être heureux, de vivre auprès des gens qui l'aime mais qui fini par inexorablement se faire rattraper par la réalité et tomber de haut, ce genre d'histoire tragique nous touche forcément, elle m'a rappelé d'un certain sens "L'Impasse" de De Palma, j'entends encore Carlito dire "Je cherche pas les merdes elle me tombe dessus, il doit bien y avoir un moyen de les semer", à force la malédiction de ces anti-héros devient en quelque sorte une fatalité universelle. Que tu fasse le bien ou le mal le sort te rattrape à chaque fois, et Liam ne peut que le constater, son entourage semble bienveillant ou complice mais ce côté malsain rôde toujours telle une épée de Damoclès.
Il aime sa mère jusqu'à vendre son âme au diable, mais c'est sans compter que les gens sont comme ils sont, sa mère est comme elle est, tout cet amour pour au final rien en retour, si ce n'est le tranchant aiguisé d'une vengeance envers ce beau-père qui n'aura de cesse que de la faire replonger. Ce final sur la plage est absolument bouleversant, le jour de ces 16 ans il est poursuivi par la police, lui est au milieu de nulle part perdu dans ces illusions, "quel gâchis" lui lâchera sa sœur, on ne peut qu'appuyer ces mots chargés d'un désespoir meurtri.
Ken Loach montre de par sa mise en scène une grande virtuosité, distillant l'émotion au spectateur comme personne, son "Le Vent se Lève" m'avait déjà mis une claque, et bien celui ci m'en à recollé une autre, et on peut également grandement saluer l'excellente performance du jeune Martin Compston.


"Sweet Sixteen" est un film magnifique tout en émotion et sincérité, une histoire bouleversante dont on ressort avec les larmes au yeux, bravo monsieur Loach, promis je continuerai votre filmographie.

JimBo_Lebowski
8
Écrit par

Créée

le 28 juil. 2014

Critique lue 1.5K fois

24 j'aime

1 commentaire

JimBo Lebowski

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

24
1

D'autres avis sur Sweet Sixteen

Sweet Sixteen
ChrisTophe31
9

"Maman est le deuxième nom de Dieu dans la bouche et dans le cœur de tous les enfants "

Ce n'est que très récemment que je me suis intéressé à la filmographie de Ken Loach, en voyant la bande-annonce de Moi, Daniel Blake, c'est également en lisant et en regardant des interviews que le...

le 27 oct. 2016

30 j'aime

6

Sweet Sixteen
JimBo_Lebowski
8

Foutu destin

Il y a quelques temps je me disais que j'adorais Ken Loach mais qu'au final je n'avais quasiment rien vu de lui, et avant de découvrir son dernier film "Jimmy's Hall" qui m'intéresse vraiment, je me...

le 28 juil. 2014

24 j'aime

1

Sweet Sixteen
-MC
8

Quelle vie on mène quand on à 15 ans...

Nombreux sont les gens qui ne comprennent le but de ce genre de film, les "films sociaux" comme on les appelle, sous prétexte que le cinéma est un art et une évasion, que devant une oeuvre on aime...

Par

le 1 sept. 2016

14 j'aime

Du même critique

Birdman
JimBo_Lebowski
7

Rise Like a Phoenix

Iñárritu est sans aucun doute un réalisateur de talent, il suffit de jeter un œil à sa filmographie, selon moi il n’a jamais fait de mauvais film, de "Babel" à "Biutiful" on passe de l’excellence au...

le 12 févr. 2015

142 j'aime

16

Star Wars - Les Derniers Jedi
JimBo_Lebowski
4

Il suffisait d'une étincelle

Mon ressenti est à la fois complexe et tranché, il y a deux ans je ressortais de la séance du Réveil de la Force avec ce sentiment que le retour tant attendu de la franchise ne pouvait m'avoir déçu,...

le 13 déc. 2017

137 j'aime

18

Taxi Driver
JimBo_Lebowski
10

Le Solitaire

Mon expérience avec Taxi Driver a commencée dans une salle de cinéma de quartier il y a 15 ans, tout jeune lycéen ouvert à l'œuvre des Kubrick, Tarantino, von Trier et autres P.T. Anderson, j’étais...

le 27 oct. 2015

131 j'aime

9