Sweet Thing a de belles qualités, c'est certain, et en particulier cette manière de se mettre à hauteur d'enfants ou pré-adolescents, confrontés aux manques des adultes, voire à leur toxicité. Mais d'un autre côté, le film d'Alexandre Rockwell semble cocher toutes les cases du cinéma indépendant américain dans cette histoire de petits fugitifs Le noir et blanc d'abord, presque granuleux parfois et rehaussé à l'occasion d'éclats de couleur. Le récit se construit à partir d'un environnement chaotique et évolue, plus resserré, autour de ses jeunes héros livrés à eux-mêmes et solidaires face à l'adversité. Il y a un air de "déjà vu" dans les péripéties qui s'enchaînent et qui délaissent parfois le réalisme pour une recherche poétique, sans oublier une voix off superfétatoire qui souligne plus qu'elle abonde en nouvelles informations. Mais finalement, ce côté familier de la narration ne dessert pas tant que cela Sweet Thing qui reste une œuvre attachante, notamment pour son interprétation parfaite, à commencer par celle de Lana Rockwell, la petite "cheffe de gang." C'est ce que l'on retient en définitive, l'énergie de ces enfants, capables de franchir les obstacles, prompts à la résilience et à l'enthousiasme pour jouir du moment présent. Comme si Alexandre Rockwell voyait de l'espoir dans l'avenir avec une nouvelle génération qui saura éviter les erreurs des précédentes. Et sur cette idée optimiste et généreuse, pourquoi ne pas le suivre ?

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2021

Créée

le 1 juil. 2021

Critique lue 458 fois

4 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 458 fois

4

D'autres avis sur Sweet Thing

Sweet Thing
EvaScardapelle
9

Sweet Billie

Dans la ville de New Bedford, ville côtière du Massachusetts, 80 km au sud de Boston, l’attachant Nico et la belle Billie coulent des jours plus ou moins heureux auprès de leur père. Ce dernier noie...

le 26 juil. 2021

5 j'aime

Sweet Thing
Cinephile-doux
6

Petits fugitifs

Sweet Thing a de belles qualités, c'est certain, et en particulier cette manière de se mettre à hauteur d'enfants ou pré-adolescents, confrontés aux manques des adultes, voire à leur toxicité. Mais...

le 1 juil. 2021

4 j'aime

Sweet Thing
AlicePerron1
6

Trajectoire balisée

Dès l’affiche on peut sentir que Sweet Thing sera formaté cinéma indépendant américain actuel, une recette désormais tellement utilisée qu’elle ne surprend plus. Tranche de vie de deux enfants qui...

le 3 août 2021

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13