Perfect Strangers
Simple amateur d'animation japonaise, et aveuglé par la réputation des studios Ghibli, je n'avais jamais vraiment cherché plus loin que les OAV des séries animées. Et un beau jour, grâce à...
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le 12 mars 2016
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Les premières minutes donnent le ton de l'oeuvre : Sword of the Stranger, c'est bel et bien un pur fantasme d'animation qui reprend à son compte les oripeaux du chambara, le film de sabre. Le temps d'un massacre furieux, d'une chorégraphie dantesque, d'éclats de lumière et de sang confondus, la stupeur s'empare du spectateur, d'autant plus que le samouraï qui vient de s'illustrer est dépeint... Comme un monstre blond aux yeux bleus.
Soit une figure pour le moins excentrique dans un tel genre, prétexte pour Ando de faire évoluer son entreprise à l'ère Sengoku, en portant l'accent sur tout un contexte politique troublé par les rivalités claniques et un racisme sans complexe.
Car l'étranger, c'est lui, sans conteste, maîtrisant un art étranger à sa culture et dont il n'est pas considéré comme digne. Alors que le film l'évoque comme l'un des seuls dépositaires de la sagesse et d’un code d’honneur défiant les temps chaotiques.
En face de lui, un adversaire enfin à sa mesure. Dans un duel dilaté avec un homme mystérieux et sans nom, à l'image de Clint Eastwood ou de Charles Bronson, plongeant avec délice dans les codes du western cher à Sergio Leone.
Et l'on se délectera de ses deux personnages représentant les deux faces d'une même pièce, dans un film qui oscille constamment entre la sauvagerie purement instinctives des duels que Masahiro Andô propose et la plénitude des pauses partagées en communion avec la nature ou passés, entre un enfant et son protecteur, à s'apprendre et à se comprendre. Car à la placidité et au détachement apparent de Sans-Nom répond l'impatience et le tempérament à fleur de peau de son jeune protégé.
La naissance de cette drôle d'amitié émeut, tout comme les images du passé hantant le rônin, devenant peu à peu moins détache du monde tourmenté dans lequel il évolue. Car lui aussi est un étranger, finalement, au même titre que son antagoniste.
Arrière plan puissant, lyrisme brutal, violence sèche, l'oeuvre se montre d'une efficacité et d'une virtuosité des plus réjouissantes, offrant par ailleurs un dynamisme constant investi par une caméra virevoltante qui colle au plus près des assauts fulgurants lancés. Tout comme la musique, magnifique, catalyse l'émotion et les montées d'adrénaline éprouvées.
Sword of the Stranger a donc tout de la réussite définitive, du coup de maître immédiat qui fait croire en l'existence de l'âme du guerrier.
Behind_the_Mask, du sang et des lames.
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Créée
le 10 mars 2021
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