"Swordsman 2 la légende d'un guerrier" est une forme de synthèse de tout ce que j'adore dans le cinéma de sabre, à tel point que si un type me demandait pourquoi j'aime à m'enfiler plusieurs fois d'affilé autant de ces oeuvres folles furieuses, je pourrais bien lui balancer le dvd de ce film dans la tronche, accompagnant mon geste d'un "mate donc ça, vil sacripant insensible !".


Énorme pot-absolument-pas-pourri de tout ce qui fait le charme et la force du genre, cette alliance providentielle d'un Ching Siu-tung visionnaire et d'un Tsui Hark impétueux balance sur l'écran une avalanche de scènes dans des geysers jubilatoires jaillissant de tout le volcan turbulent que peut matérialiser une union aussi créative. C'est simple, ça n'arrête pas une seconde, mêlant le drame au cocasse, le tragique au loufoque, la larme au rire, faisant de chaque scène une séquence instable se jouant des limites entre l'hilarant dissimulant le sang et les pleurs se muant en sourires.
Tout est là pour faire de ce film l'exemple même de tout ce qu'on peut trouver d'attirant, de foutrement fascinant dans ce cinéma, peut-être de manière nettement moins subtile et forte que dans les plus hauts sommets du genre, mais pas moins jouissive.


Une fois de plus pour une oeuvre présentant ces noms au générique, flairant la présence de Hark à plein nez, on a droit à une fresque sublime enchaînant tableaux épiques et situations comiques, entre bois nocturnes embrumés, plaines désertiques et champs d'herbes dansantes, la caméra s'insinue doucement d'un oeil avide dans les jardins et les chambres nébuleuses, les cours venteuses et prisons lugubres avant de se faire tornade et partir en tous sens saisir une action d'ouragan dans un flot de séquences découpées à la hache, prenant un plaisir imbibé à nous montrer ses inarrêtables cascades d'idées en pagaille. Cheval coupé en deux dans le sens de la longueur, rochers fendus de la tranche de la main comme un homme affrontant seul une armée de météorites venant tout droit de Klendathu, têtes broyées sans effort, corps cisaillés en tout sens, ninjas volant sur des shurikens géants... Une vraie fontaine de merveilles...
Bien entendu, tout cela ne serait pas si savoureux sans personnages de taille, et pour ça, le film est loin d'être avare aussi. Un Jet Li aux vagues tendances misanthropes, noyant sa déception de l'espèce humaine avec sa bonne pote la gourde (au sens propre hein), une Michelle Reis faussement androgyne et réellement superbe tenant une nouvelle fois lieu de compagne-forte-tête au héros susnommé, duo savoureux d'enthousiasme rappelant les meilleures heures de "La Légende de Fong Sai Yuk", Rosamund Kwan quelque peu effacée mais dont chaque apparition est un réel bonheur et, face à tout ce beau monde, comme pour couronner le tout dans le plus étincelant des panaches, Brigitte Lin, beauté polaire si saisissante au charisme implacable. Que demander de plus ? Surtout quand on voit à quel point chaque personnage prend place dans un rôle de tous les honneurs...


Une petite pépite du genre qui, bien que sans grande finesse, éclate de toute la force débridée que peut expulser une oeuvre de sabre digne de ce nom, se propulsant dans l'étincellement des lames et les giclures d'hémoglobine aux côtés des plus aboutis.
Je terminerai en précisant que je n'ai pas vu le premier, que j'ai longtemps cherché, mais le fait que celui ci fut édité en dvd par chez nous sans le précédent m'a confirmé dans l'idée qu'il pouvait être pris à part. Et c'est je pense tout à fait le cas (même s'il me faut absolument voir les deux autres bien évidemment).
Du reste, pour quelques mots surement plus informés, il reste la très bonne critique de drélium vers laquelle j'vous renvoie de ce pas.

Créée

le 28 janv. 2014

Modifiée

le 28 janv. 2014

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zombiraptor

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