Trainspotting est un des rares films que je trouve agréable à revisionner, son rythme, ses acteurs, son immersion dans le monde britannique des années 80, sa voix-off absorbante, sa bande originale, ses courses poursuites en font un mets particulier à la saveur de haggis (et d'héroïne) inimitable. Or si il y a bien un type de film que je redoute ce sont les suites, plus souvent décevantes qu'éclatantes surtout lorsqu'elles sont réalisées vingt ans après. Sans doute parce que plongé dans la nostalgie on s'attend à revivre l'excitation du dépucelage, mais ici on se retrouve l'anus recouvert de beurre sans trop comprendre ce qu'il nous arrive.


Le film démarre sur une musique qui explose les tympans et un Mark Renton méconnaissable, les cheveux longs, fondu au milieu des gens normaux dans une salle de sport d'Amsterdam. Soit. C'est pas ce à quoi je m'attendais mais pourquoi pas j'aime être surpris. Cependant après avoir laissé Ewan McGregor en PLS après une overdose de vie saine, on revient vite à nos habitudes et on se replonge dans les travées d’Édimbourg et de ses quartiers défavorisés en compagnie de nos quatre lascars.


Si pendant les premières minutes on prend plaisir à voir leur évolution et à redécouvrir leur accent atypique, le film tourne rapidement au fan service avec des scènes plus inutiles les unes que les autres (que quelqu'un m'explique les passages entrecoupés de filtres snapchat) et nous fait regretter les canaux hollandais. Le scénario est pauvre et les personnages moins attachants : la nouvelle entrante au casting n'est pas convaincante, la relation père-fils de Franco même si elle prend une tournure inattendue à la fin reste fade. Exception faite de Spud qui est à mon avis le personnage le plus profond et le plus réussi.


Ce film n'est pourtant pas désagréable à regarder, il arrive à faire rire tout en analysant - timidement - la société écossaise. Il est ainsi amusant de voir les deux amis escroquer les fonds européens quand l'on connaît l'attachement des écossais à l'union européenne. Édimbourg rayonne sous la caméra de Danny Boyle, aussi bien en plein jour et vue d'en haut, que la nuit tombée au cœur de ses ruelles aux pavés résonnants.

Bugsyg
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le 17 mars 2017

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