J’ai quand même eu une place pour le deuxième film de Sion Sono programmé cette année. TAG (Riaru onigokko) est une adaptation du roman de Yamada Yusuke, Riaru Onigoko, qui avait déjà été adapté en une série de films, The Chasing World. Dans (une de ses) sa dernière folie, Sion Sono prend pour cible (une nouvelle fois) de jeunes lycéennes attaqués par des forces surnaturelles, à coup de gros guns fights. Le film est donc une longue course poursuite, les 3 actrices principales étant constamment traquées par des forces surnaturelles ; course folle qui transpire l’écran et piège ainsi le spectateur dans cette fuite en avant. On est d’ailleurs aussi perdu que les protagonistes, tellement les séquences s’enchaînent rapidement, sans transition aucune, nous égarant dans les différentes dimensions du film. Il fait également voltiger le spectateur dans tous les sens et nous offre par exemple une séquence d’introduction ultra gore, dans laquelle l’entité malfaisante est personnifiée par les mouvements étrangement fluides d’un drone. Il s’amuse d’ailleurs pendant tout le métrage avec cette petite caméra volante, certains en trouveront l’utilisation abusive, cependant la mise en scène se justifie dans le dernier acte. Le film est de plus accompagné magnifiquement par la musique de MONO, groupe de post-métal japonais cultissime. Comme Tokyo Tribe l’année dernière, Sono Sion a réussi à faire de cette commande un film hautement personnel, habité par tous ses fantasmes et ses obsessions (je pense que nous détenons presque le record du plus grand nombre de plans culottes) et au ton ouvertement anarcho-nihilisto-féministe. C’est frais, c’est gore, c’est violent, c’est drôle… que demander de plus ?
Tiré du journal de l'Étrange Festival de Paris : lire l'article entier sur mon blog...