« Take Shelter » est un film envoutant qui nous emmène aux frontières du fantastique ( avec certains codes du film de genre) et de la schizophrénie avec son personnage interprété par un Michael Shannon inquiétant. La tension y est permanente, celui-ci évoluant entre cauchemars apocalyptiques et réalité sociale ou familiale difficile.
Le rythme y est lancinant, on décroche même parfois, mais pour être mieux saisi sur le plan suivant, à la manière d’un Night M. Shyamalan. Jeff Nichols prend le temps d’installer une atmosphère étouffante et anxiogène et on garde longtemps en mémoire après la projection le visage torturé de l’impressionnant Michael Shannon. A ses côtés, Jessica Chastain est comme à son habitude impeccable en mère courageuse et déterminée.
L’autre réussite du film est sa dimension universelle lorsqu’il soulève les angoisses pas toujours rationnelles de lendemains incertains, ces songes noirs de fin du monde ou de perte d’êtres chers qui peuplent les nuits de ceux qui peinent à s’endormir ; l’impression n’est pas à effet immédiat, mais « Take Shelter » finit par nous rattraper et on ne ressort pas totalement indemne de cette expérience cinématographique.