Matteo Garrone nous offre une belle réflexion sur les femmes à travers trois univers fantastiques parfaitement contés.


Le réalisateur italien a montré avec Gomorra et Reality qu'il savait manier la caméra. La maitrise de son nouveau film n'est donc pas étonnante. Matteo Garrone fait tout pour enjoliver les trois histoires et réussir à convaincre une nouvelle fois la Croisette. L'italien se sert de ses qualités de mise en scène pour parsemé quelques plans séquences intéressant. Le bougre ne s'arrête pas là en s'accompagnant de quelques perles. Un Peter Suschitzky (Maps to The Stars) en directeur de la photo embellie l'Italie montagneuse et ses (magnifiques) villages romanesques qui servent de décors... Côté partition, c'est le dernière oscarisé en date Alexandre Desplat qui s'y colle. Rien d'incroyable puisqu'il reprend l'air des contes traditionnelles mais une musique très à propos. Et puis enfin le casting impressionnant est à la hauteur du rendez-vous. Si aucun acteur et actrice ne se détachent pour un possible prix d'interprétation, tous font le boulot. Toby Jones et Vincent Cassel en tête, hilarant.


Si Matteo Garrone confirme une nouvelle fois ses qualités de metteur en scène, c'est surtout le scénario qui divisera le plus les critiques. Le Conte des contes est un vrai film de genre, et qui n'aime pas la fantaisie aura du mal à y trouver son compte.. Pourtant les thèmes abordés par le réalisateur sont vraiment complets. En tête les femmes. A travers une reine qui n'arrive pas à enfanter, deux sœurs rongés par la vieillesse et une jeune princesse en manque d'affection, Matteo Garrone observe et décrypte trois générations. Beauté, jeunesse, vieillesse, rôle de mère. Des thèmes très sérieusement étudiés. Un sérieux qui laisse place souvent à quelques scènes hilarantes qui donne un véritable souffle au film.
Certains reprocheront au film d'exclure les enfants d'un genre qui leur est souvent réservé. Ici, les contes sont clairement pour adultes. Vulgarité à tout va dans l'univers orgiaque de Vincent Cassel, et une scène qui n'est pas sans rappeler la fameuse catégorie "Glory Hole" des films pornographiques, mais aussi omniprésence de la violence, du sang et des monstres.


Dur de savoir donc si Matteo Garrone recevra un nouveau prix cannois mais une chose est sûre, le quadra ne laissera pas indifférent et c'est déjà ça.

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le 14 mai 2015

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Rajdevaincre

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