C'est du Molière (1664) Et c'est la version de la comédie française (1975) avec un fabuleux Robert Hirsh dans le rôle-titre, Jacques Charon dans celui d'Orgon, la très belle Claude Winter dans celui d'Elmire et la plantureuse Françoise Seigner dans celui de Dorine, l'énergique soubrette. Il faut bien avouer qu'on ne s'ennuie pas, la pièce est très bien rythmé, elle démarre très fort et on a envie de voir qui est ce tartuffe dont tout le monde parle et qui tarde à venir, les deux scènes de séduction entre Tartuffe et Elmire sont fabuleuses. Le fond est fort, l'hypocrisie cléricale en prend pour son grade, ainsi que celle de ceux qui refusent de la voir, mais il n'y a pas que ça, l'attitude d'Elmire est par exemple d'une modernité exemplaire. Certaines tirades peuvent aujourd'hui paraître un peu longues, mais à bien les écouter, ces vers sont loin d'être tristes. On remarquera que les ficelles du théâtre sont déjà là, les entrées et les sorties, les fausses sorties et les cachettes… Sans doute pourrait-on aussi regretter la fin, un peu faible, mais cette pièce reste un monument du répertoire.