L’histoire de Tarzan, elle a été plus qu’exploitée. Depuis 1918, des films, des séries, des dessins animés, le roman créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 a eu droit à plus de 48 films. Autant vous dire que Tarzan est devenu la Martine de la jungle. Cet été, le célèbre homme de la jungle revient sur nos écrans en chair et en os. Qu’est ce que cette nouvelle histoire va apporter de plus à notre héros ? Le film de trop ?


Renouer avec son passé


En 1984, le film Greystoke avec Christophe Lambert remontait aux sources du personnage en contant son histoire du moment où sa mère accouchera de lui en pleine jungle jusqu’à ce qu’il soit retrouvé des années plus tard par un explorateur qui l’éduquera et le ramènera en Angleterre. En 1998, avec Tarzan et la cité perdue, notre histoire voyait Tarzan, redevenu Lord Greystoke sur le point d’épouser Jane Porter, la femme qu’il avait rencontré quand il vivait dans la jungle, décidant de retourner dans la jungle à la suite d’un rêve prémonitoire où il voyait le lieu où il vivait autrefois envahi par les flammes. Cet été 2016, ce nouveau Tarzan réinvente à son tour la suite des aventures de ce personnage(ou bien pourrait être une suite de Greystoke ?). Notre intrigue prend place des années après son mariage avec Jane, dès années après qu’il est quitté la jungle pour vivre avec les hommes.


S’il n’apporte rien en termes d’histoire, ce nouveau Tarzan est loin d’être un total échec. D’abord parce qu’il sera intéressant de s’attarder dans les premières minutes à la psychologie de notre personnage renouant avec ses origines d’aristocrate, sa relation avec son épouse Jane, mais aussi comment il devra retrouver son passé animal. Passé qu’il veut visiblement oublier. Légende à Londres, légende au Congo, il devra repartir là où il a passé une bonne partie de sa vie afin de sauver les africains de l’esclavagisme. Héroïque, romantique, mélancolique, intense, sauvage, Tarzan est un excellent divertissement qui ravira les fans de la première et ceux qui avaient été émus et époustouflés par le Tarzan version Disney. On pourrait dire que le Tarzan de 2016, en est sa suite. Du film d’aventure, à l’ancienne, sans super héros.


Alors qu’Alexander Skarsgård fait honneur à l’homme de la jungle, que Margot Robbie captive par son visage angélique et sa bravoure, que Christoph Waltz terrifie avec son chapelet pour se débarrasser de n’importe qui (même un mec qui fait 3 fois sa taille), le toujours charismatique et grande gueule Samuel L. Jackson qui officie en tant que sideckick de Tarzan, apporte sa touche d’humour à ce film assez réussi. Longtemps aussi que l’on ne nous avait pas montré les ravages de la colonisation sur le continent Africain au XIX ème siècle.


Rôle sur mesure pour Alexander Skarsgård


Après avoir joué les vampires dans la série Trueblood, il incarne un mythe. Alexander Skarsgård, bien taillé physiquement est aussi convaincant lors des premières séquences à Londres où il porte de manière élégante le costume trois-pièces de la haute société victorienne que lorsqu’il part pour l’Afrique. Regard pensif, comportement discret et sage, conflit intérieur entre l’homme et la bête, cicatrices du passé physiques et psychologiques, capable de rentrer dans une rage folle, le spectateur retrouve tout le charme de ce personnage qui parle aux animaux. Que dire des séquences où notre héros se déplace de lianes en lianes ? C’est réussi, même si l’acteur a été doublé par un gymnaste dans la plupart de ses scènes impressionnantes et puissantes. N’oublions pas le célèbre cri de Tarzan. Sinon, logiquement ce n’est pas VRAIMENT du Tarzan.


Pour ce qui est du reste, on arrive à la fois à nous éblouir par les paysages passant de l’Angleterre chic à l’Afrique sauvage, à la fois à nous émouvoir par la romance entre Tarzan et Jane confrontés à un passé douloureux (très jolie complicité entre les deux acteurs), tout en nous offrant du dynamisme histoire de ne pas faire dormir le voisin d’à coté. L’histoire met au départ un peu de temps à démarrer, c’est longuet mais voulu. Par la suite, on va mieux équilibrer les choses. C’est là que l’action entre en scène. Des combats au corps à corps, des fusillades, des courses poursuites, suffisamment de spectacle bien dosé pour nous divertir. Lors de ses scènes, l’équipe du film usera de ralentis. Effets de ralentis nombreux mais peu excessifs permettant de décomposer les mouvements agressifs de nos personnages. On aurait aimé voir Tarzan se frotter à un crocodile mais à la place, on aura une bataille hargneuse entre la légende de la jungle et un gorille, ancienne connaissance. C’est toujours ça de gagné !


Avant Indiana Jones, Jack Sparrow ou bien Rick O'Connell, on avait Tarzan


Que vous connaissiez ou non le personnage, que ce soit la première fois ou pas que vous regardiez un film sur ce héros de fiction, ce nouveau Tarzan utilise d’une manière originale les flashbacks. Flashbacks qui relatent sa vie passée, de sa naissance à sa première rencontre avec l’amour de sa vie. Alors que les fans de la première heure navigueront en terrain connu, les autres pourront découvrir un peu plus les origines de ce personnage à l’histoire fascinante. Histoire de captiver et d’émouvoir un peu plus notre film sera accompagné de musique Africaines et d’autres plus épiques se rapprochant du style du compositeur Hans Zimmer. Composée par Rupert Gregson-Williams, cette bande originale du plus bel effet colle à la perfection aux décors Londonien et africains. Le compositeur, spécialisé pourtant dans les comédies américaines bluffe par ses idées. Avec ses musiques et son thème musical principal, il a su capter l’essence même de son héros. S’accompagne avec le chanteur Irlandais Hozier et son tube Better Love. Jolie ballade à piano illustrant la psychologie de Tarzan et toute l’atmosphère ressortant de notre film. Chanson qui résonnera dans le cœur des plus sensibles. Epique.


Question esthétisme on est souvent émerveillé mais parfois déçus par certains effets spéciaux trop visibles donnant la désagréable sensation d’avoir fait un bon de 10 ans en arrière. Imaginez un peu si vous allez voir en 3D, ça ne fera qu’accentuer cette sensation. Et pourtant, ce nouveau film a un cœur, a une âme, dégage une puissance non pas dans son histoire, non pas dans sa narration, mais dans ce qu’il dégage par ses images, ses moments de tendresses, ses bons sentiments et certaines de ses scènes d’action mettant en scène Tarzan. Comment ne pas ressentir une vive émotion en voyant John Clayton/Tarzan retrouver ses amis les animaux ? Animaux plus vrais que nature.


Au final, sans révolutionner le genre, sans être ni mauvais, ni excellent, ce nouveau Tarzan remplit sa part du marché, nous divertir. De l’aventure, du romantisme, le tout accompagné par de splendides décors, une magnifique photographie, une jolie morale et de jolis costumes d’époque, un jeu d’acteurs très convaincant et une musique grandiose, un coté moderne et rétro, cette nouvelle histoire à l’intrigue simpliste mais bien amenée aurait cependant méritée plus de profondeur, moins de coupure visible coté montage et surtout d’avoir un véritable enjeu. Ca ne vaut pas le Tarzan de Disney mais au moins, on passe un agréable moment en famille.

Jay77
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le 31 juil. 2016

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Jay77

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