Tarzan
6.9
Tarzan

Long-métrage d'animation de Chris Buck et Kevin Lima (1999)

37ème classique d’animation des studios Disney, Tarzan, sorti sur nos écrans en 1999 est inspiré du personnage de fiction écrit par Edgar Rice Burroughs en 1912. Ce dernier film d’animation qui clôture l’âge d’or des studios Disney des années 90, devait terminer cette époque en beauté. Devant nos yeux, le résultat est de taille. Animation à couper le souffle mixant 2D et décors 3D, rien d’aussi beau et inventif n’a été fait depuis. Un véritable coup de jeune pour les aventures de l’homme singe qui aura eu droit à de multiples films le mettant en scène. La version Disney est l’une des meilleures interprétations de ce héros. Replongeons dans ce chef d’œuvre qui a marqué la fin des années 90. On repart dans la jungle.


Crois en ce qui compte le plus pour toi, Deux mondes, une seule famille


On pensait que coter introduction pour un film Disney, on ne pouvait pas faire aussi intense que celle du Roi Lion. C’était mal connaitre les studios. La séquence d’ouverture de Tarzan est aussi poignante que celle des aventures de Simba. Début solide et dynamique qui pose les bases de notre histoire qui captive déjà. L’originalité : alterner entre ce que vivent une famille humaine rescapée d’un naufrage et une famille de gorilles habitant dans la jungle. Comment le tout bébé Tarzan va être adopté par l’un de ses habitants ? Lors de cette séquence, l’émotion y est tout particulièrement puissante et n’ira pas par quatre chemins : elle veut vous faire verser des larmes de joie et de tristesse. Jamais on n’avait vu une scène de ce genre. On est prit au cœur par tant de beauté visuelle et auditive.


Ce passage, à la fois tragique et rempli d’espoir prend aux tripes. En seulement 3 minutes on est à la fois ébloui par la beauté de l’animation et à la fois submergé d’émotions par cette chanson écrite et chantée par un Phil Collins. Même en n’étant pas fan du chanteur qui fredonnera pas moins de 4 chansons totalement réussies, on est saisit par la justesse de la voix et ses paroles qui accompagnent à merveille cette introduction. Que ce soit l’amour que porte la famille de gorilles pour leur fils ou bien la famille d’humains au leur, c’est très fort, et pour retranscrire ça à l’écran, Disney, c’est les meilleurs.


Tu vivras dans mon cœur, Toujours


La famille, la recherche de ses origines, voila les thèmes principaux qui seront abordés pendant cette petite heure et demie. Pour la première partie, on se focalisera sur Tarzan essayant de s’intégrer dans cette nouvelle famille. Première partie absolument superbe, touchante, drôle et rythmée. Un régal. Nous suivons l’évolution de ce personnage, tout comme celle de ses amis Tantor et Tok (éléments comiques du film) qui grandissent ensemble. De quoi permettre au spectateur de s’attacher très vite aux personnages. Tarzan dégage un charisme monstrueux, un peu comme celui d’Aladdin alors que ce ne sont que des personnages de dessins animés !


Dans une nouvelle séquence (que j’affectionne autant que la séquence d’intro) accompagnée d’une splendide et motivante chanson de Phil Collins, la chanson phare du film « Enfant de l’homme », Tarzan développe une agilité, des réflexes lui permettant d’évoluer dans une jungle certes paradisiaque mais regorgeant de nombreux dangers comme Sabor, le léopard responsable de la mort de ses parents.


C’est dès l’arrivée du personnage de Jane que notre deuxième partie ira dans tout autre chose. Le drame laisse place à l’humour et à la romance. La rencontre à la fois héroïque, touchante, intense (oui je voue une adoration sans limites pour ce mot) et drôle entre Tarzan et Jane sera bien construite, bien amenée. C’est mignon tout plein, rempli de petites maladresses et passages peut être un peu choquants si l’on a l’esprit tordu (Tarzan qui renifle l’odeur de Jane et se met à écouter son cœur) mais crédibles. C’est quand même la première fois que Tarzan rencontre quelqu’un qui lui ressemble autant.


Jane qui sera accompagnée par son père, un vieux scientifique moustachu, farfelu et énergique proche de sa fille, et Clayton, chasseur aux allures très aristocrate, futur grand méchant de notre film. Motivé uniquement par l’argent (encore un !). De ce coté là, on aurait aimé un peu plus de consistance et de charisme. Là, il ne parvient aucunement à égaler un Jafar. Dommage.


Découvrir en donnant, Et donner en découvrant, Tu trouveras ta place au cœur des tiens


Beaucoup moins de dialogues que ce que l’on peu retrouver dans d’autres Disney, Tarzan mise avant tout sur les expressions faciales de nos personnages. Ils s’expriment visuellement à la place de parler. En plus de nous faire rire de part les pitreries de ses amis Tantor (maladroit et peureux qui se demande si l’eau dans laquelle barbotte ses parents est très hygiénique) et la grande bavarde Tok, Tarzan nous impressionnera par ses déplacements de lianes en lianes et cette façon originale, de surfer sur les branches. Oui, vous avez bien entendu, une petite touche de modernité ne fait pas de mal et puis, ça rajoute du fun.


Séquences de surf à travers les arbres qui se mariera parfaitement entre 2D et 3D donnant des passages rapides d’un point de vue technique bluffant. Par ailleurs le doublage français est d’une grande qualité. Qualité aussi pour la modélisation et la gestuelle plus vraies que nature des personnages que ce soit les humains ou les animaux. Généreuse galerie du coté des animaux justement. On retrouvera des éléphants, des hippopotames, des rhinocéros, tout un tas d’espèces différentes de singes et d’oiseaux, des serpents, des crocodiles, bref, la jungle, en plus d’être d’une éclatante beauté, est bien animée.


Le récit est quant à lui riche en abordant beaucoup de sujets important comme l’adoption, l’appartenance à une espèce, l’amour, la découverte. On décrit à merveille les sentiments de notre personnage principal ainsi que la famille à qui il appartient depuis la mort de ses parents humains. Pour ce qui est du film en lui-même, est-il proche ou non du roman ? Pour le début, on peut dire que oui, par la suite non. Dès l’arrivée des personnages de Jane et son père, Disney prend de la liberté vis-à-vis de l’histoire d’origine. Par exemple pour le méchant de l’histoire, Clayton, le personnage reprend lui-même le patronyme du personnage de Tarzan. Tarzan qui se nomme à l’origine John Clayton III. Le méchant Clayton est donc un personnage purement inventé pour notre histoire made in Disney. Même pour la fin, les studios choisiront de la changer, mais ce n’est pas plus mal. On en a déjà bien bavé pour Pocahontas.


Je veux savoir, montre-les-moi, Ces étrangers qui seraient faits comme moi


La recette du succès des Disney ce n’est pas que pour son animation, ses personnages et ses chansons, c’est aussi pour les messages qu’elle veut transmettre aux petits comme aux plus grands. Les aider, leurs apprendre les valeurs humaines, les guider de leur enfance à l’âge adulte. Ici encore, les messages sont beaux, forts. Voyez par exemple :


• La quête identitaire (Tarzan sait qu’il est différent de ceux avec qui il a vécut depuis tout petit et veut donc comprend d’où il vient, qui il est),
• La protection de son enfant (Est parfaitement souligné le fait que tout parent doit protéger son enfant et être toujours là quand il a besoin d’eux),
• Le rapport père/fils (quelle force doit déployer un fils pour plaire à un père exigeant ?)
• L’adoption (il est toujours difficile pour un petit garçon de grandir sans ses vrais parents et de ne pas connaitre ses origines, d’où cette quête identitaire qui prendra de l’ampleur à l’arrivée de Jane),
• S’intégrer dans un groupe (Tarzan, tout petit, devra faire aussi ses preuves pour être accepté au sein du groupe des singes),
• La différence (ce n’est pas parce qu’on est différent physiquement qu’on ne se ressemble pas intérieurement. Des yeux, une bouche, un nez, deux oreilles, un cœur qui bat), oublions ce que nous voyons, les singes sont similaires à l’homme,
• L’apprentissage (Tarzan au fil des années apprendra à se déplacer comme un singe, à évoluer dans la jungle, en connaitre ses règles, apprendre à respecter la nature et les animaux, en rencontrant Jane, il voudra apprendre à parler humain ainsi que de connaitre le monde),
• L’amour (Tarzan ressentira pour la première fois de l’amour en rencontrant Jane, attirance physique, jeu de regards, ce qu’il se produit lorsqu’un homme est en contact avec une femme, l’importance de ce que l’on offre à l’être aimé mais aussi la distance entre un homme vivant depuis toujours dans la jungle et une exploratrice vivant parmi les hommes).


Au final, Tarzan est de la tendresse en puissance. Capable de vous faire mourir de rire que de vous faire verser une larme, Disney réussit encore un coup de maitre. Animation éblouissante alternant 2D et 3D donnant cet effet de relief et de profondeur, la fluidité des déplacements des personnages, les mouvements de la caméra sont d’une maitrise totale permettant de faire balader le spectateur à travers des décors très riches et détaillés. Jamais on n’avait vu un film d’animation si immersif. Des répliques prenantes, des scènes épiques, une jungle somptueuse, des personnages attachants, des musiques ahurissantes, des animaux hilarants si expressifs, des jeux de lumières et d’ombres, les effets du vent, tout parait tellement réel alors que ce n’est que du dessin. Ce dernier Disney des années 90 est rempli de bons sentiments. On ne va pas se mentir, pour ma part, c’est mon chouchou, la meilleure adaptation des aventures de Tarzan. Un incontournable, le plus réussi des studios, un chef d’œuvre à regarder les yeux fermés.

Jay77
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le 6 août 2016

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Jay77

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