Lorsque TAXI passe la cinquième, il n'accélère pas: il passe de la boîte manuelle traditionnelle à la boîte automatique.
TAXI 5, c'est TAXI 2.0: un programme flambant neuf, actualisé, connecté avec son temps mais très loin de valoir le bon vieux programme d'antan qui, s'il accuse une faiblesse dans les graphismes séduisait par sa simplicité, son autonomie et l'espace de liberté qu'il proposait.
TAXI 5, c'est un retcon assumé, qui nous explique le départ des anciens héros pour en proposer de nouveaux.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le vent de fraîcheur initial fait un bien fou ... jusqu'aux gags de vomissements, gags éculés, symptômes des scénaristes de comédies en manque d'inspiration. Au premier d'entre eux, on comprend que le départ sur les chapeaux de roue conduit plus au boulevard de la Mort que sur un cours de Formule 1.
On a peine à voir François Levantal, Elise Larnicol (de la troupe des Robin des Bois), Soprano, Eric Fraticelli (L'Enquête corse), Edouard Montoute ou Bernard Farcy dans ce mélange d'humour scatologique et d'humour de youtubeur.
On projette du vomi sur le pare-brise et des excréments sur la ministre, le tout autour d'une voiture pour nettoyer la ville de Marseille baptisée KK2000 - comprendre Caca, et oui, on en est là - en référence à K2000 qui n'est désormais plus une référence passée de mode, parce que cela arrange les scénaristes.
Un humour de TAXI revu et corrigé par l'équipe de Pattaya. Franck Gastambide se met en scène, se livrant tout entier à sa mégalomanie.Malik Bentalha trouve toujours un bon prétexte pour se promener en slip, l'humour se faisant exhibitionniste. Ramzy Bédia sauve le tout, chose assez rare pour être signalée, indice du niveau de l'humour général du film. On regrettera cependant le personnage de Sabrina Ouazani, qui participe de cette image du garçon manqué en guise de femme forte de son insensibilité, et sert les lobbies féministes
en remplaçant Daniel au volant du taxi en fin de film.
Et pour les adeptes de Youtube, Monsieur Poulpe vient faire son show et Romain Lancry vient rappeler discrètement l'existence du Comité de la Claque.
L'humour est donc principalement excrémentiel et/ou attardé.
Le véritable intérêt de TAXI 5, ce n'est pas son humour: c'est son action.
Cela faisait longtemps que l'on avait plus vu tant de cascades à quatre roues, de carambolages, hors Fast & Furious peut-être.
Les antagonistes, un Gang d'italiens impeccablement campé par des acteurs italiens, s'ils font un peu copié-collé du Gang allemand des Mercedes, sont particulièrement crédibles et assurent un ensemble de courses-poursuites admirables.
TAXI 5, au fond, c'est une mauvaise comédie mais un bon film d'action.
Enfin, séquences émotion et nostalgie, le rappel illustré des précédentes aventures et le retour ponctuel de Pump it, finit par faire penser combien, finalement, les anciens volets,plus dosés dans l'action, d'un humour plus simple mais plus sain, n'étaient pas si mauvais ...