Depuis Grave, de Julia Ducournau, le genre fantastique émerge et s’inscrit radicalement dans le paysage cinématographique français. Merveilleuse nouvelle pour les films de genre, qui, par une meilleure visibilité, continuent à proposer moults mises en scène et scénarios originaux. Après La Nuée, avant Titane, il y a Teddy, film surnaturel aux adolescents loup-garou.
Car oui, si le film devient assez lourd dans son humour (beauf), il n’en est rien en ce qui concerne son genre fantastique, assumé pleinement. Il y a une réelle volonté de créer un petit conte horrifique. Certaines scènes deviennent glaçantes, par leur honnêteté : les réalisateurs n’ont pas peur de filmer directement l’horreur et le sang derrière les transformation physiques du protagoniste. Mais encore une fois, c’est décidément l’ambiance du film qui met en avant cela. Teddy joue habilement avec les codes du surnaturel, par une bande originale pesante, et une atmosphère nocturne parfaitement restituée par les tons froids de la ville.
Il en résulte une délicieuse fascination pour le film. Le fait de poser clairement les différentes étapes du récit, permet de transposer le spectateur dans un jeu sanglant, où il est le pion. Difficile d’ailleurs de ne pas faire un lien avec le Loup-Garou de Thiercelieux.
Le spectateur est d’autant pris à partie lorsque le film s’adresse à lui. Teddy revient aux fondamentaux de l’horreur, en proposant un sous-texte politique subtil : la marginalisation et la paupérisation des classes populaires, menant forcément à un bouleversement radical.