Tenet: L'incompris? Explications et hypothèses

Alors, alors….
Que dire?
Tenet était censé être le sauveur du cinéma, celui qui allait ramener la population en salle par le biais d'une proposition filmique à grands spectacles mêlant film d'espionnage, d'action et de science-fiction et mis en boîte par un grand réalisateur-auteur à renommée internationale…


Verdict: Pas vraiment


Commençons par le commencement, à savoir l'histoire:


Partant d'une trame narrative on ne peut plus basique dans une histoire anglo-saxonne (James Bondienne dans l'esprit) - *un agent se voit investit d'une mission par une organisation inconnue (TENET) pour empêcher un méchant russophone de provoquer la fin du monde - et en rajoutant à cela la traditionnelle demoiselle en détresse abusée par un mari violent et nous avons avons le parfait petit cocktail "Old fashionned" du film de genre hollywoodien qu'il existe depuis les quasi débuts d'Hollywood.


Cependant, Nolan ne serait pas Nolan s'il ne décidait pas de dérouler l'histoire par le biais d'une narration éclatée avec comme base des voyages temporels modifiant perpétuellement l'histoire racontée sous nos yeux.


Si la finalité est limpide, la mécanique du film est autrement plus ardue.


Tentative d'explication vis à vis de la construction du récit:


Tout d'abord, TENET est un palindrome (se lisant dans les deux sens) qui en français veut dire principe, dogme, doctrine et qui est au cœur du carré magique SATOR issue de légende païenne, la plus ancienne se trouvant à POMPEI (lieu où Maximi**LIEN** voudra aller):


Signification du carré magique:
SA**T**OR : le laboureur, le semeur, le père (en tant que créateur) => le Méchant Andrei SATOR
AR**E**PO : mot inconnu en latin, peut-être un nom propre inventé / charrue en gaulois ;=> le peintre faussaire/ex-amant de Katherine
TENET : il/elle tient, garde, maintient, retient ;=> le nom de l'organisme recruteur
OP**E**RA : le travail, l’œuvre ; => la 1er scène du film où tout commence et tout fini
RO**T**AS : les roues, les cycles (et par extension, le temps ou le destin),=> port franc/société du méchant.


Par ce prisme, Nolan nous fait comprendre que le film n'aura encore une fois pas une narration linéaire et qu'il faudra chercher les connections entre les différents éléments, situations mais aussi les différentes temporalité pour reconstruire le puzzle en gardant bien à l'esprit que tout est lié et l'ensemble de la structure tient par le mot central TENET.


Concernant le déroulé de l'histoire (SPOILER):
Le film s'ouvre sur un attentat dans l'OPERA de Kiev où le Protagoniste (John David Washington) est impliqué (avec la présence de NEIL qui le sauvera , chose que l'on comprendra à la fin du film).
Il est cependant fait prisonnier.


Il est torturé, avale un poison plutôt que de trahir ses camarades mais se réveille plus tard sur un navire. Il a été sauvé par une organisation dénommé TENET qui le recrute pour une mission particulière et il est initié au concept d'inversion par Clémence Poésie (Laura, la scientifique dans le métrage). Il est officiellement mort auprès du grand public.


Au même moment, Andrei SATOR est en vacances avec Katherine (Elizabeth Debicki) sur son yatch. En revenant sur le bateau, elle aperçoit au loin une femme plongée du bateau (elle du futur en réalité) et la disparition de son mari (éliminé par cette dernière).


Pour mener à bien sa mission, il recrute et rencontre pour la premier fois NEIL (Robert Pattinson) à Bombey pour rencontrer Priya (Dimple Kapadia)


Puis rencontre Katherine à qui il promet d'éliminer le faux tableau de Goya peint par son amant (AREPO) en échange d'informations.


Avec Neil, au port franc d'Oslo, il échoue la mission et se battent contre deux hommes en noir, inversés, qui ne sont en réalité qu'eux même.


Le protagoniste rencontre SATOR pour la première fois et celui-ci l'invite sur son yatch et après quelques jours passés sur le bateau et après une tentative de meurtre de Katherine (qui balance à la mer SATOR en pleine régate).


Pour sauver Katherine, J.D Washington décide le piéger en volant pour lui une mallette de plutonium à Tallinn (contenant en fait la dernière pièce manquante de l'algorithme pour permettre le déclenchement d'une bombe synonyme de fin du monde- soit l'exact opposé de sa mission première).


Cependant, à Tallinn, rien ne se passe comme prévu et le Protagoniste et Neil se trouvent pris en embuscade par les hommes de SATOR, qui lui-même prend sa femme en otage alors qu'il est inversé.


L'antagoniste tire sur Kat puis s'enfuie vers le passé. Pour la sauver le Protagoniste et Neil décident eux-aussi de faire l'inversion.


Au cours de l'embuscade, Le Protagoniste découvrir qu'il vient de fournir sans le vouloir la pièce manquante à SATOR, puis il rejoint Neil et Kat dans un conteneur en provenance d'Oslo.


De retour au moment du crash de l'avion, le Protagoniste tombe sur lui-même et se combat, puis traverse l'inverseur et combat Neil en sens normal (qui le reconnaît, c'est pour ça que Neil le laisse tranquille). Une fois le champ libre, Neil et Kat traversent à leur tour l'inverseur et tous les trois quittent l'aéroport.


En apprenant que l'organisation #Tenet dispose d'un inverseur à bord de leur bateau, les trois personnages repartent de nouveau en arrière : Neil et le Protagoniste afin de récupérer l'algorithme enfoui à Stalsk-12 avant l'explosion, et Kat pour tuer SATOR.


Le dernier acte du film est un montage alterné entre la Katherine du futur qui élimine le Sator du futur sur son yacht (révélant au passage comme évoqué plus haut que la femme qu'elle avait vu plonger et dont elle enviait la liberté était en réalité elle-même) et la scène de "l'étau temporel", où l'organisation Tenet mené sur le terrain par Aaron Taylor-Johnson(Junior) divisé en deux équipes (les rouges avec le Protagoniste, les bleus avec Neil) attaquent les troupes de SATOR dans les deux directions temporelles.


Au cours de l'assaut, Neil sauve le Protagoniste deux fois : en l'extirpant du souterrain après être revenu dans le bon sens, et en crochetant la serrure lors d'un deuxième retour en inversion où d'ailleurs il perd la vie.


C'est ce que comprend alors le protagoniste qui fait le rapprochement avec le pendentif rouge que porte Neil qui est sur le soldat devant la porte mais aussi à l'opéra. Neil dira par la suite que pour lui c'est la fin d'une belle aventure/amitié et pour le protagoniste le début).


L'épilogue du film met en scène le Protagoniste, qui sauve Katherine grâce à la postérité (un message laissé sur un répondeur d'un numéro de téléphone qu'il lui aura préalablement donné) et tue Priya (qui semble-t-il avait été recruté par l'organisation auparavant) avant d'aller fonder #Tenet et de monter toute l'opération que nous venons de voir.


La survie de Katherine étant essentielle.


Hypothèses:


Neil serait Maximilien, le fils de Kat (Le diminutif du prénom en inversé fait NEIL) et il ne serait en même temps l'alter-égo de Christopher Nolan (look, attitude, coiffure) et ainsi à travers ce personnage, le réalisateur matérialise encore ses angoisses les plus profondes aka la peur du temps et la peur de perdre des êtres chers.


Quoi de mieux qu'un enfant devenu adulte cherchant à sauver sa mère et l'ensemble du monde d'une tragédie certaine quitte à y laisser sa vie. Ces deux peurs primaires se manifestent tout au long de sa filmographie (Memento, Interstellar, Inception,...) et on pourrait donc dire que pour un métrage que beaucoup trouveront impersonnel et sans émotions n'était en vérité que la seule façon de Nolan d'exprimer à sa façon ses sentiments et angoisses les plus sincères?


Quoiqu'il en soit, on peut apprécier la démarche de proposer quelque chose de nouveau avec un film de cette ampleur (plus de 200 millions d'$) sans véritable de tête d'affiche (le fils de Denzel Washington n'a fait que Blacklandsman qui a joui d'un certaine notoriété et Pattinson était quand à lui cantonné au cinéma d'auteur).


Sachant que Nolan s'est amélioré concernant sa façon de filmer l'action, je ne peux que lui attribuer un assez bonne note même si le métrage n'est pas exempte de tout reproche, loin sans de là (la colorimétrie fonctionnant très mal mais bon étant donné qu' il est daltonien, cela se comprend en partie; une narration se reposant trop sur son concept pas assez expliqué,..;) .


C'est probablement un film que je ne reverrai jamais et qui est le plus difficile d'accès mais qui n'est certainement pas un mauvais film comme j'ai pu le lire ça et là.

lugdunum91
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le 22 oct. 2020

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lugdunum91

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