Le voici, le courageux blockbuster qui ose sortir au cinéma à l'heure où l'on constate la débandade des annulations et reports de la plupart des autres firmes (dont la principale à grandes oreilles avec son écœurant cas Mulan devenu un rajout payant dans sa plateforme...). Mais si l'on peut applaudir la résilience de Warner, peut-on aussi s'enthousiasmer du film Tenet en lui-même ? Réponse : on peut, si l'on accepte de se triturer un peu les méninges. Préparez-vous à un (petit) exercice mental pour suivre "à rebours" l'intrigue (on comprend les situations cinq minutes après), mais le plaisir y est une fois que l'on prend le coup. Le final est, quant à lui, moins évident à assimiler, et pourra demander un second visionnage pour pouvoir être "sûr de ce qu'on a - ou pas - compris". John David Washington (fils de l'acteur Denzel Washington), n'a rien à envier à son père puisqu'il tient son rôle avec une élégance certaine, ce que sait souligner Robert Pattinson, très discret mais comme toujours brillant dans ses rôles (oubliez Twilight, au profit de ses excellents rôles dramatiques). La musique suit le tempo du montage : ultra-nerveux. On aime ou on déteste, mais subjectivement cela assure de ne pas voir passer les 2h30 que dure le film, et nous fait souvent ouvrir grands les yeux pour quelques scènes époustouflantes :
le braquage de la fourgonnette blindée, le crash sur le tarmac
... Le scénario se suit avec un peu d'efforts et l'on doit accepter plusieurs théories de physiques quantiques dont on n'est pas tout à fait sûrs qu'elles fassent l'unanimité des grands théoriciens, mais la critique peut être faite à la grande majorité des films qui se basent sur une intrigue de voyages dans le temps, un sujet toujours plus ou moins casse-gueule sur la crédibilité. Il n'en reste pas moins que Tenet est un divertissement assuré, nerveux durant deux heures trente où certaines scène d'action sont bluffantes, et où le scénario aime jouer avec nous (le rebours "malicieux"), ce qui est loin d'être déplaisant !