Je pense pouvoir dire que c'est la première fois de ma vie qu'au sortir d'un film de 2h30, je n'en sais pas plus à son sujet que ce qu'en dévoilait la bande-annonce ! Autrement dit : je n'ai RIEN bité et j'ai passé tout le (long) temps de ce (très) long métrage à avoir l'impression d'être Arthur dans Kaamelott face à Perceval qui raconte l'une de ses aventures ratées.
L'un des éléments qui trahit l'absurde complexité d'un scénario tellement abscons qu'il nécessite un Master en Physique pour être appréhendé (je ne l'invente pas, c'est dans le film), c'est le fait que les personnages n'ont de cesse d'essayer de l'expliquer. Moi je dis : lorsque ton dispositif est à ce point compliqué et perché dans les hautes sphères de quelques rares intelligences supérieures qu'au bout de deux heures tes dialogues ont encore pour principale fonction d'essayer de le faire comprendre, c'est que tu peux revoir ta copie.
Parce que la ponctuer de quelques phrases invitant le spectateur à renoncer à capter et juste se laisser porter intuitivement ("Don't try to undestand it, feel it"), ça ne suffit pas. En réalité, c'est même limite vexant, genre "je t'explique depuis deux plombes mais je sais que t'es trop con pour piger, donc laisse tomber et contente-toi de regarder les jolies images quand ça fait boum boum".
Si l'on rajoute au scénario imbitable une B.O assourdissante pénible dès ses premières notes, un Kenneth Brannagh pas crédible avec son accent russe tout moisi et la fausse bonne idée de plans montés à l'envers dont le rendu évoque plus le ridicule des finals de Benny Hill que la signature d'un réalisateur qui nous a habitués au grandiose, l'on obtient le premier raté de Nolan, à la hauteur de sa filmographie : vertigineux et spectaculaire.